Vers une réconciliation turco-arménienne ?

Le communiqué officiel du Premier ministre turc, publié le 23 avril en neuf langues, dans lequel, au nom de la Turquie, il présente ses condoléances aux petits enfants des Arméniens « qui ont perdu la vie dans les circonstances du début du XXe siècle » est d’une grande importance. Beaucoup de commentaires ont suivi cette déclaration, certains se félicitant du geste de Recep Tayyip Erdoğan, d’autres considérant que cela n’allait pas assez loin puisque le mot de génocide n’a pas été prononcé.

Comme toujours lorsqu’il s’agit des questions mémorielles, il est nécessaire de mettre ces propos en perspective et le premier constat qui s’impose c’est que de telles condoléances ont, pour la première fois, été prononcées par une des plus hautes autorités de l’appareil d’Etat, par celui qui occupe le centre de l’échiquier politique depuis plus d’une décennie. La portée d’une telle déclaration n’est donc pas secondaire, et nous considérons qu’elle s’inscrit dans un long cheminement, porté initialement par une partie de la société civile turque, et qui permet d’aborder aujourd’hui une question dont on sait qu’elle a été interdite de débat par l’Etat durant des décennies. Ce chemin est‐il terminé ? Assurément non…