Penser une politique de la nature : « Il faut localiser les injonctions globales »

Bastien Alex, Émilie Luthringer et Marc Verzeroli – La politique de l’objet « nature » concerne classiquement la manière dont la nature s’intègre dans les processus politiques des États-nations modernes. La géopolitique se propose d’interroger pour sa part la manière dont la nature s’intègre dans les processus politiques tant globaux que nationaux. Quel est selon vous le statut de la nature en (géo)politique ? › CATHERINE LARRÈRE – Je crois que c’est assez simple : la nature au niveau international, c’est le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) – soit l’équivalent du GIEC pour la biodiversité et les services écosystémiques – et d’autres organisations du même type. Cela correspond à l’idée de Michel Serres, dans Le contrat naturel [1], qui rapporte la nature à l’état de la