Les GAFAM et l’État : réflexion sur la place des grandes entreprises technologiques dans le champ du pouvoir

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Pas une semaine ne passe sans que quelque média ne s’émeuve de la « puissance » nouvelle que représenteraient les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). De petites start-up, ils seraient devenus « plus puissants que les États » [1], voire les « nouveaux maîtres du monde » [2]. Le sujet mérite sans nul doute d’être abordé, mais à la faveur de termes plus heuristiques et en évitant, autant que possible, l’écueil du sensationnalisme et de la réification. Le problème n’est guère aisé : à la manière de l’État, les GAFAM sont un « objet impensable » [3], en ce sens que notre univers mental, nos catégories de perception et d’appréhension du monde sont de plus en plus tributaires d’outils et de procédés de formalisation du savoir forgés par ces entreprises. Aussi convient-il d’avancer prudemment. Considérer les GAFAM comme de nouvelles « puissances » revient à ôter tout exclusivisme étatique à cette notio

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