Le totalitarisme, retour d’un concept pour temps de guerre froide ?

22 min. de lecture

  • Pierre-Yves Hénin

    Pierre-Yves Hénin

    Professeur émérite à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur associé au Centre d’économie de la Sorbonne (UMR 8174). L’auteur remercie Ahmet Insel et Jean-Pierre Laffargue pour leurs remarques et Antoine Brunet pour les échanges qui ont éveillé son intérêt pour le sujet.

« Le totalitarisme est mort » : ce constat de décès a été formulé à diverses reprises depuis les années 1960, au point de voir le totalitarisme qualifié de « cadavre encombrant » [1]. Il faut pourtant croire qu’il n’en finit pas de renaître de ses cendres. Un moment occulté par le grand mouvement de démocratisation des années 1990-2008, le concept de totalitarisme retrouve toute son actualité dans le contexte parfois caractérisé comme un affrontement des démocraties occidentales avec des adversaires de plus en plus radicalisés, la Russie [2] comme la Chine [3] de Xi Jinping [4]. La guerre russe en Ukraine serait ainsi la manifestation d’« une marée totalitaire » [5]. Dans cette « nouvelle guerre froide » localement chaude, le concept de totalitarisme fait son retour, mobilisé dans la campagne de dénonciation de l’adversaire pour valider la solidarité des démocraties et justifier leur engagement en soutien de l’agressé. P

Cet article est réservé aux abonné·e·s

Abonnez-vous à la RIS

Porem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Etiam eu turpis molestie, dictum est a, mattis tellus. Sed dignissim, metus nec fringilla dorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit.

CAIRN.info