La préservation de la nature est-elle (néo)coloniale ? L’invention des parcs nationaux en Afrique

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  • Guillaume Blanc

    Guillaume Blanc

    Historien de l’environnement et de l’Afrique contemporaine, Guillaume Blanc est maître de conférences à l’université Rennes 2 et membre junior de l’Institut universitaire de France. Il est notamment l’auteur de L’Invention du colonialisme vert (Flammarion, 2020) et de Décolonisations. Histoires situées d’Afrique et d’Asie (Seuil, 2022).

Pour un même paysage, il peut exister plusieurs histoires. En France par exemple, en 2011, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a classé le parc national des Cévennes au Patrimoine mondial de l’humanité au nom de la « valeur universelle exceptionnelle » d’un paysage façonné par l’agropastoralisme depuis trois millénaires. C’est pourquoi, depuis, de concert avec l’État français, l’agence des Nations unies soutient la présence des agriculteurs et des bergers cévenols au sein du parc. Cette histoire se répète dans bien des parcs naturels européens, mais bien plus rarement de l’autre côté de la Méditerranée. En Éthiopie par exemple, dans le parc national du Simien, l’Unesco condamne l’agropastoralisme. Ses experts considèrent que les agriculteurs et les bergers y dégradent l’environnement et à ce titre, depuis soixante ans, demandent aux autorités éthiopiennes de les expulser hors du parc.

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