« La définition du “printemps arabe”, c’est une révolte des objets d’étude contre leurs analystes »

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  • Henry Laurens

    Henry Laurens

    DAMIEN GRENON/PHOTO12/AFP

  • Didier Billion

    Didier Billion

    Directeur adjoint de l’IRIS

  • Marc Verzeroli

    Marc Verzeroli

    Responsable d’édition à l’IRIS, Rédacteur en chef de La Revue internationale et stratégique

Didier Billion et Marc Verzeroli – Vous avez qualifié les mouvements de la première phrase des soulèvements arabes de « révolutions de la normalité » ou encore « sans utopie ». Qu’entendez-vous par là ? › HENRY LAURENS – Il y a, d’un côté, les grandes révolutions qui opèrent de véritables ruptures, comme la Révolution française, la révolution russe, la révolution chinoise. L’on produisait un homme nouveau, du passé l’on faisait table rase, et ainsi de suite. Et puis vous avez, de l’autre, un second type de révolution, qui consiste en une prise de pouvoir avec pour but d’établir un régime démocratique libéral, la révolution de 1848 par exemple. En général, les mouvements révolutionnaires du XXe siècle étaient ainsi orientés vers le futur et visaient à produire un homme nouveau. Au contraire, les « printemps arabes » s’inscrivent dans la dimension temporelle du présent, où l’on cherche à obtenir quelque chose que l’on

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