Inventer une géopolitique de la nature : « Les questions écologiques font éclater la notion d’espace »

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  • Bruno Latour

    Bruno Latour

    Sociologue et philosophe, est l’auteur, entre autres, de Enquête sur les modes d’existence (2012), Où atterrir ? (2017), Où suis-je ? (2021) et Mémo sur la nouvelle classe écologique (2022).

  • Bastien Alex

    Bastien Alex

    Sesponsable du Programme Climat-Énergie au WWF France, en charge des problématiques d’atténuation, d’adaptation au changement climatique et relatives à la transition énergétique. Chercheur associé à l’IRIS, il y a travaillé pendant dix ans, principalement sur les impacts géopolitiques et sécuritaires du dérèglement climatique.

Bastien Alex, Olivier de France et Marc Verzeroli – Quel est selon vous le statut de la nature en géopolitique ? Que veut dire l’écologie pour les relations internationales ? › BRUNO LATOUR – Mon point d’entrée dans la géopolitique est quelque peu particulier, puisqu’il s’agit de l’écologie. La vision géopolitique, dont je ne peux prétendre être spécialiste et que j’avais naïvement apprise, veut que l’espace soit là pour être occupé et exclusif : si vous êtes là, les autres ne peuvent pas y être. Elle procède de l’idée d’une surface à peu près plane, pour laquelle est souvent utilisée la métaphore de l’échiquier. En géopolitique, cet échiquier ne vient pas simplement définir l’espace à l’intérieur de chacun des États-nations. Chaque pays a aussi une définition de l’extérieur. Or, ces définitions de l’extérieur varient constamment. Il est donc une exclusivité des gens qui « ont de l’espace », et une puissance q

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