Lorsque nous avons lancé La Revue internationale et stratégique, en 1991, nous étions loin de penser qu’elle atteindrait un numéro 100. C’est fait. Nous sommes heureux de cette pérennité qui n’avait rien d’évident, pas plus que celle de l’IRIS.
La Revue a évolué depuis sa création, tout simplement parce que le monde a changé, ainsi que l’information sur le monde. Internet, les réseaux sociaux n’existaient pas lors de la publication du numéro 1.
Nous sommes convaincus, à l’IRIS, que le livre et la revue ont toujours une place de choix dans le paysage intellectuel. L’accélération du temps, sa contraction et celle de l’espace, le fait que la difficulté soit aujourd’hui davantage dans la sélection de l’information, dans sa mise en perspective que dans son obtention ne rendent pas obsolète une revue de géopolitique. Au contraire, c’est ce qui la rend plus indispensable encore. Le besoin de long terme, de réflexion globale, de « lever de nez du guidon » est plus fort que jamais. Et une revue trimestrielle a moins pour but de fournir de l’information aux lecteurs que de la réflexion. Il est moins difficile de savoir, il est plus compliqué de comprendre. La revue vient remplir cette mission. Les dossiers pédagogiques, qui étaient la marque de la RIS à sa création, ont ainsi laissé place à des débats.
Nous le faisons dans la diversité des opinions, car c’est au lecteur de se faire la sienne. Il n’y a pas d’opinion de l’IRIS ; il y a des opinions différentes, souvent divergentes : c’est notre marque de fabrique, notre ADN.
Pour ce numéro exceptionnel, nous avons voulu, par la qualité des contributeurs, livrer une réflexion prospective et globale sur la politique extérieure française. Nous nous sommes adressés aux différentes sensibilités politiques par des entretiens passionnants sur le rôle de la France sur la scène internationale, le poids qu’elle peut y avoir. Puis, région par région, nous nous sommes adressés aux meilleurs spécialistes pour un tour d’horizon planétaire.
Que tous soient remerciés d’avoir accepté d’accorder du temps à notre revue. Ce qui prouve qu’ils partagent notre conviction de l’importance du temps long dans le débat intellectuel.