Du Mezzogiorno à la City, blanchir les capitaux de la ‘ndrangheta au Royaume-Uni

Deux cent quatre-vingt-dix milliards de livres sterling : c’est l’estimation du coût annuel pour l’économie britannique de la criminalité économique [2]. Comme de nombreux pays développés, le Royaume-Uni se révèle vulnérable à la nuisance d’une criminalité insidieuse, faite de fraude, de corruption et de blanchiment d’argent. Cinquante milliards d’euros : c’est approximativement la somme à laquelle les autorités italiennes estiment le chiffre d’affaires d’une mafia agropastorale devenue multinationale illicite, la ’ndrangheta [3]. Comment un environnement économique et financier, à l’origine pensé pour la concurrence, s’avère-t-il devenu un hub où se mêlent les flux financiers licites et illicites et de quelle manière l’une des organisations mafieuses les plus puissantes du monde l’utilise-t-elle afin de s’enrichir et de recycler ses profits ? L’histoire récente des relations internationales nous enseigne à quelle