Dix ans après les « printemps arabes » : feu l’influence française ?

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  • Frédéric Charillon

    Frédéric Charillon

    Frédéric Charillon est professeur des Universités en science politique à l’Université Paris Cité, co-directeur du centre Géopolitique Défense et Leadership à l’ESSEC, auteur notamment de Guerres d’influence. Les États à la conquête des esprits, Odile Jacob, 2022 et de La France dans le monde, CNRS Éditions, 2021.

On se souvient d’abord d’une confusion extrême. La démission de Michèle Alliot-Marie en février 2011, à la suite de ses propos sur la situation tunisienne, trois mois après sa nomination au quai d’Orsay. La disparition de plusieurs interlocuteurs arabes encombrants mais familiers. Un processus décisionnel qui semble flotter malgré les efforts d’Alain Juppé, appelé pour redresser la machine diplomatique. La campagne libyenne de Bernard-Henri Lévy. Puis les regrets acerbes de Barack Obama pour avoir suivi la France en Libye. On se remémore ensuite un sentiment d’impuissance en réalité plus profond, plus ancien. L’attentat contre le Drakkar, quartier général des forces françaises à Beyrouth, en 1983, et le départ de cette France, dont les dirigeants assuraient qu’elle « n’avait pas d’ennemis ». Une Europe absente du processus israélo-palestinien supervisé par les États-Unis après 1991, et qui arrive trop tard, à Barcelone en 1995, pour accompa

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