De l’atelier à la R&D : le rattrapage technologique comme outil de la puissance chinoise / Alisée Pornet

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  • Alisée Pornet

    Alisée Pornet

    Économiste à l’Agence française de développement (AFD).

Un détour par l’histoire longue rappelle que la Chine, avant d’être l’atelier du monde, en fut le plus vieux laboratoire et vit le développement des « quatre techniques » : la boussole, la poudre, le papier et l’imprimerie. Durant plusieurs siècles, elle fut donc la fabrique de la recherche et développement (R&D) du monde davantage que son atelier. Au-delà d’une simple focale sur le passé, et à l’instar de puissances économiques souhaitant étendre leur soft power, la Chine utilise encore aujourd’hui cette dynamique à des fins politiques : les Jeux olympiques de 2008 [1] et le premier Forum des routes de la soie en 2017 [2] en ont été des illustrations.La Chine fut donc l’inventrice de certaines des plus grandes techniques de développement des civilisations. Depuis la fin du « siècle de l’humiliation », et surtout depuis la fin des années 1970, la série de réformes successives et d’ouvertures économiques du pays a eu pour

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