De la corruption en Amérique latine /Par Gilles Bataillon

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Un autre signe de l’importance croissante de ces sujets dans le débat public est l’importance prise par les rapports d’organisations non gouvernementales (ONG), comme Transparency International, ou encore ceux publiés par Latinobarómetro, largement discutés et commentés tant dans la presse et le monde politique que dans les milieux académiques. Si certaines des personnes mises en cause vilipendent leurs auteurs et dénoncent les inspirations « populistes » ou « démagogiques » de ces enquêtes, personne toutefois n’en nie l’importance.

Dernier signe de l’importance de cette thématique, la façon dont les faits de corruption sont devenus un enjeu souvent central dans les jeux politiques. La capacité d’Andrés Manuel López Obrador à apparaître comme un homme intègre a grandement pesé en sa faveur dans sa large majorité aux élections présidentielle et législatives mexicaines en juillet 2018. On constate le même poids de ce rejet de la corruption dans les mouvements civiques à l’encontre des présidents centraméricains, qu’il s’agisse des mobilisations ayant entraîné la destitution du président de la République du Guatemala, Otto Pérez Molina, en 2015, ou de celles qui visent aujourd’hui son successeur, Jimmy Morales, ou encore des cas de Daniel Ortega et Rosario Murillo au Nicaragua. Impossible enfin de ne pas voir comment les accusations de corruption lancées par les médias contre le Parti des travailleurs (PT), le procès en cours de Lula da Silva et le bras de fer autour de sa possible candidature sont, en 2018, au centre de la campagne électorale brésilienne.

Partant, il est possible de s’interroger sur deux ordres de phénomènes. Comment sérier ces faits de corruption qui, s’ils sont incontestablement présents dans l’ensemble des États latino-américains et pèsent d’un poids inédit dans l’espace public, n’en prennent pas moins des formes très différentes selon les pays [1] ? Que penser, ensuite, de la façon dont certaines représentations de la richesse et la sociabilité politique propres à l’Amérique latine ont longtemps fait de la corruption un phénomène pour une part acceptable ? Et comment, à l’inverse, depuis l’avènement des régimes démocratiques dans les années 1980-1990, ces représentations sont-elles entrées en tension avec d’autres valeurs et aspirations ?

Un paramètre sociopolitique structurant

Les faits de corruption renvoient à trois grands types de phénomènes qui, quelles que soient leurs ressemblances, n’en méritent pas moins d’être distingués. La forme la plus classique et la plus ancienne de la corruption est le détournement de fonds publics pour deux types de motifs : l’enrichissement personnel et l’intervention dans le jeu politique, qu’il s’agisse de financer des campagnes politiques, d’acheter des électeurs ou des voix au Parlement dans des pays dont les assemblées sont divisées. Le cas d’Arnoldo Alemán, au Nicaragua, est exemplaire de cette première forme de corruption. Les pratiques de Carlos Andrés Pérez, au Venezuela, sont emblématiques de la seconde.

L’autre figure très classique de la corruption est la pratique des « pots-de-vin » lors d’appels d’offres pour des marchés publics. Les attributions sont truquées au profit de certaines entreprises, moyennant le versement de commissions aux autorités politiques nationales ou régionales. Celles-ci utilisent ces sommes soit pour financer des campagnes électorales soit pour soudoyer des parlementaires afin d’obtenir des majorités. Beaucoup de politiques en profitent aussi parfois pour s’enrichir, ce dans des proportions extrêmement variables. L’affaire du mensalão brésilien est emblématique de ces façons de faire, tout comme les procès en cours contre le géant brésilien du bâtiment et des travaux publics (BTP) Odebrecht ou l’affaire des « cahiers de la corruption » en Argentine. Michel Temer, l’actuel président brésilien, comme Aécio Neves, le candidat malheureux du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) à l’élection présidentielle de 2014, font l’objet de mêmes accusations de « pots-de-vin » et d’enrichissement personnel. L’ethnographie politique locale permet de repérer de telles affaires dans la plupart des pays latino-américains, qu’il s’agisse d’entreprises privées nationales ou de multinationales. Les gouverneurs de différents États mexicains sont devenus célèbres pour ce type d’indélicatesses, tout comme un leader miskitu nicaraguayen tel Steadman Fagoth.

Une troisième forme de corruption est représentée par les accords entre les autorités politiques, judiciaires, policières ou militaires avec le crime organisé, qu’il s’agisse de délinquance commune, de prostitution ou de réseaux d’émigration clandestine, de jeux clandestins, de contrebande ou de trafic de stupéfiants. Les exemples, tant au Mexique que dans le reste de l’Amérique centrale ainsi que dans les pays andins, sont là encore fort nombreux.

À l’évidence, la corruption constitue donc un ensemble de faits sociopolitiques présents dans peu ou prou tous les pays latino-américains. Il n’est que peu ou pas de partis ou de mouvements politiques qui n’aient été affectés par ce genre d’affaires. Les formations les plus anciennes sur la scène politique, tels le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) mexicain, le Parti justicialiste argentin ou le PMDB brésilien, sont des acteurs-clés de la corruption. Cependant, des partis longtemps maintenus à la lisière du pouvoir, comme le Parti d’action nationale (PAN) ou le Parti de la révolution démocratique (PRD) au Mexique, ou les nouvelles formations apparues dans le sillage des révolutions citoyennes dans les pays de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba), ou encore d’autres surgies de mouvement de guérillas comme le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) au Nicaragua et le Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN) au Salvador, ne sont pas en reste. L’Uruguay et le Chili font, de ce point de vue, figure d’exceptions : les faits de corruption y sont à la fois beaucoup moins présents dans la vie publique que dans le reste de l’Amérique latine, et sont infiniment moins bien tolérés par les opinions.

Au Mexique, au Brésil, en Argentine, et plus généralement dans les pays andins et centraméricains, les phénomènes de corruption portent sur des sommes considérables, se montant parfois à des millions, voire à des centaines de millions de dollars. Dans l’affaire Odebrecht, les sommes versées par cette entreprise s’élèvent ainsi au total à 788 millions de dollars. Les « cahiers de la corruption », dans lesquels le chauffeur de Néstor et Cristina Kirchner tint les comptes de ses collectes auprès d’entrepreneurs acceptant de payer différents « pots-de-vin », recensent des versements dont le montant dépasse 50 millions de dollars. Le juge chargé de cette affaire suppose que le total de l’argent perçu illégalement par les Kirchner s’élèverait à plus de 150 millions de dollars. Au Nicaragua, Arnoldo Alemán fut condamné pour avoir fait régler par le Trésor public des dépenses personnelles pour des sommes largement supérieures à 150 000 dollars et pour avoir détourné une partie de l’aide internationale versée pour la reconstruction du pays et aux sinistrés à la suite de l’ouragan Mitch (1998). Transparency International a ainsi calculé que l’ancien président de la République aurait viré plus de 100 millions de dollars dans une banque panaméenne. Au Mexique, durant le mandat du président Peña Nieto, les huit gouverneurs [2] accusés de corruption auraient accumulé à leur profit, tant par le pillage direct du Trésor public que par différents types de « pots-de-vin » avec des entrepreneurs du BTP et le crime organisé, près de 10 milliards de dollars. Au Venezuela, des organisations de gauche opposées au chavisme ont calculé que, de 1998 à 2013, les détournements des revenus de la rente pétrolière ont dépassé 200 milliards de dollars. Un ancien responsable des services secrets vénézuéliens est, par exemple, poursuivi par la justice d’Andorre pour avoir déposé plus de 5 millions de dollars sur un compte dans le pays.

Dans les États de l’Alba comme dans certains pays d’Amérique centrale, la justice étant aux ordres du pouvoir exécutif, seules des juridictions internationales sont à même d’ouvrir des enquêtes lors de dépôt de fonds de provenance douteuse. Dans ces pays, comme dans le cas du Mexique, le fait d’enquêter sur la question de la corruption des gouvernants met les journalistes à la merci des représailles des autorités nationales ou locales, qui multiplient les procès et les menaces à l’encontre des médias les mettant en cause. Pire, au Mexique, où la presse publie depuis vingt ans des enquêtes de qualité sur ces sujets, de nombreux journalistes sont assassinés par des hommes de main des narcotrafiquants. Dans d’autres pays, et au premier chef le Brésil, la justice peine à s’émanciper des jeux politiques. Elle est très régulièrement instrumentalisée par les pouvoirs en place et prise dans le jeu des factions politiques. Les modalités du procès fait à Lula sont, de ce point de vue, emblématiques. Il y a, certes, matière à enquête, et prétendre que l’ancien président ne peut que sortir blanchi tient d’un acte de foi peu fondé sur les faits. En revanche, Michel Temer et Aécio Neves, à l’encontre desquels les preuves de culpabilité sont évidentes, ont été protégés par une immunité que leurs pairs ont refusé de lever.

L’acceptation sociale de la corruption

Ces affaires renvoient incontestablement à un imaginaire de la richesse et à des pratiques sociopolitiques qui ont longtemps favorisé la corruption. Encore aujourd’hui [3], l’idée de la richesse n’est, en Amérique latine, que partiellement associée à celle du travail, apparaissant ainsi comme une sorte de don de la nature. Les ressources naturelles minières, sylvicoles ou agricoles sont conçues comme autant de trésors dont on profite, et jamais comme des ingrédients liés à une mise en valeur qui suppose une somme d’efforts personnels. De la même façon, jusqu’aux années 1980-1990, décennie où de multiples régimes démocratiques sont apparus, la politique était conçue comme une succession d’arrangements entre un petit nombre de puissants qui parvenaient à des accords toujours renégociables. Les élections n’étaient alors qu’une manière de ratifier ces accords, et non une modalité propre à désigner des gouvernants élus à l’issue de compétitions démocratiques. Il était aussi admis que la détention de l’autorité et des responsabilités politiques allait de pair avec la possibilité de s’enrichir. L’idée d’une égalité des citoyens devant la loi était aux antipodes de conceptions hiérarchiques du social. Le pouvoir judiciaire, bien que formellement indépendant, était le plus souvent sous la tutelle du pouvoir exécutif ou de pouvoirs de facto. Le jeu social mettait les individus devant l’obligation répétée d’inventer et de réinventer des solutions à des problèmes sociaux ou politiques dictées par les appareils politiques, administratifs ou judiciaires en charge de faire appliquer des lois ou des règlements. Les puissants se devaient d’aider et d’appuyer leurs dépendants-partisans, dans une vision très holiste du social.

Autant de conceptions du social qui favorisèrent la corruption. Jusqu’à une époque récente, il était entendu par beaucoup qu’une pratique « raisonnable » des pots-de-vin était admissible, voire in fine fonctionnelle. Les responsables de grandes entreprises nationales et internationales estimèrent longtemps que ce système leur était bien plus profitable qu’une véritable concurrence. C’est ainsi que tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, de nombreux chefs d’État et toute une partie des responsables politiques latino-américains accumulèrent des fortunes considérables au mépris des lois. Ces pratiques furent l’objet d’un non-dit tacite dans le débat public. La règle était au « pas de commentaire », sauf quand des dirigeants se livraient non seulement à des prévarications systématiques, mais tendaient à ne favoriser que leurs partisans et à exclure du monde des affaires de trop larges fractions du monde entrepreneurial.

Une problématique renouvelée : les paradoxes de la modernité latino-américaine

La multiplication des affaires de corruption et les tensions nouvelles qui les accompagnent depuis près d’un quart de siècle renvoient à une mise en cause de ces imaginaires anciens. L’apparition de régimes démocratiques, qui s’est accompagnée de la valorisation des mécanismes du marché, a conduit à mettre en avant l’idée d’une nécessaire libre concurrence entre égaux. Ce moment a également correspondu à celui d’une affirmation égalitaire, dont les élections libres et l’opération de décompte minutieux des votes de citoyens, socialement inégaux du fait de leurs fortunes mais considérés néanmoins comme participants sur un pied d’égalité à la désignation des gouvernants, témoignent au mieux. L’idée d’une égalité des citoyens devant la loi, comme du nécessaire respect des lois par tous, gouvernants compris, s’est aussi, peu à peu, imposée.

C’est dans ce contexte politique nouveau que les critiques de la corruption se sont multipliées. Celle-ci est devenue le symbole d’une entrave au libre jeu du marché économique et d’une inégalité devant la loi. Le fait que certains acteurs politiques délivrent des passe-droits pour favoriser certains acteurs économiques aux dépens d’autres lors de l’attribution de marchés publics fausse le jeu de la libre concurrence. La pratique qui consiste à permettre à certains acteurs d’enfreindre impunément la loi, qu’il s’agisse du respect du droit du travail, du droit commercial, du droit pénal ou du droit environnemental, est devenue tout aussi insupportable pour les populations. Ces critiques de la corruption s’ancrent dans le principe démocratique de séparation des pouvoirs et le renforcent. La loi doit être non seulement la même pour tous les citoyens, mais le droit doit être autonome du foyer du pouvoir. Tous, gouvernants, législateurs, électeurs, doivent lui être pareillement soumis. Est également apparue l’idée que l’expression des préférences politiques lors des élections, comme lors de la conclusion d’accords politiques dans les enceintes parlementaires, devait être le fruit de consensus reposant sur la recherche du bien commun et la modération des passions. D’où le rejet de la pratique de l’achat des voix des électeurs les plus pauvres, comme de celles de députés et / ou de sénateurs pour obtenir le vote de certaines lois.

Ces conceptions nouvelles du politique et du social se sont fait jour dans un moment où l’Amérique latine connaissait également des transformations économiques dues à la mondialisation des échanges, qui ont paradoxalement favorisé une remise au goût du jour des pratiques de corruption. Le premier facteur d’une remontée en force de telles pratiques a été l’expansion du trafic de stupéfiants produits en Amérique latine (marijuana, cocaïne et opiacés) à destination de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Non seulement le type de profit généré par ce commerce illicite correspondait parfaitement au vieil imaginaire de la richesse, mais il se combinait, en outre, aisément avec des traditions de contrebande et d’importation illégale de biens manufacturés, électroménagers et automobiles dans lesquelles étaient souvent impliquées les autorités politiques. Ce trafic générait aussi des bénéfices dix à cent fois supérieurs à ceux des traditionnelles activités de contrebande. Cette activité contribua à effacer les frontières entre les mondes légaux et illégaux. Les banques et les maisons de change, les fonds de placement et les compagnies immobilières, en Amérique latine mais aussi dans le reste du monde, firent longtemps le meilleur accueil aux narcodollars. Des agriculteurs, des agronomes, des chimistes, des mécaniciens et des pilotes, des concessionnaires automobiles, des constructeurs d’avions, mais également des architectes, des décorateurs, des joaillers et des marchands de vêtements de luxe, des musiciens et des marchands d’instruments de musique ou de sonorisation, des restaurateurs et des hôteliers, des avocats pénalistes se mirent à travailler pour les narcotrafiquants. Dans certains pays andins, comme au Mexique et en Amérique centrale, ces « activités de renfort » [4] du narcotrafic sont devenues de considérables sources d’emplois directs et indirects.

La mondialisation des échanges s’est également traduite, en Amérique latine, par une forte croissance économique, marquée au premier chef par une augmentation de l’exportation de matières premières à destination de la Chine, puissance économique désormais hégémonique dans le sous-continent. Le redéploiement des industries extractives, tant dans le bassin amazonien, où existent de multiples réserves gazières et pétrolières, que dans les zones de la cordillère des Andes ou dans les montagnes mexicaines et centraméricaines, riches en minéraux de toute sorte, a ainsi donné lieu à de nombreuses opportunités de corruption. Les autorités étatiques chargées de délivrer les permis d’exploitation, comme les leaders des populations occupant les territoires où sont situées les réserves d’hydrocarbures ou les possibles mines, purent monnayer leurs services. Les royalties générées par les industries extractives, certains travaux d’infrastructures indispensables à ces industries, l’amélioration du réseau de transport routier, aérien et maritime ont entraîné une concurrence effrénée. Les entreprises n’ont pas hésité à payer des dessous-de-table très conséquents pour obtenir différents marchés publics, ce à des échelles et pour des sommes jusqu’alors peu communes. Les mêmes remarques s’imposent à propos de multiples projets immobiliers, comme des opérations de modernisation de moyens de transport urbain, des projets de relance des transports ferroviaires avec des trains à grande vitesse, du redéploiement des industries de télécommunication, du développement des équipements touristiques. Dans de multiples endroits, les règlements en vigueur ou les réticences de certains riverains lésés par ces nouveaux projets ont été contournés par des transactions collusives.

Deux nouveautés sont, pour finir, à signaler dans ce renouveau de la corruption. La première tient à la nature des nouveaux acteurs économiques chinois qui ont pris pied sur le sous-continent latino-américain et y sont devenus des acteurs hégémoniques du point de vue économique et financier. À la différence de leurs concurrents latino-, nord-américains ou européens, ils sont, pour une part, protégés par les mœurs totalitaires du régime chinois et peu susceptibles d’enquêtes indépendantes et de poursuites judiciaires dans leur pays. La seconde tient à une valeur peut-être sans précédent de l’argent, qui est devenu l’étalon de la réussite sociale. S’imposent comme modèles de la réussite des images d’entrepreneurs et d’agents de change ou encore de grands sportifs, qui, tous, jouent aux marges de la légalité. D’un côté règnent les manières du capitalisme financier et des subprimes. De l’autre prévaut l’idée qu’il faut en permanence jouer à la limite des normes en matière de dopage ou du respect des règles. Dans ces mondes des affaires et du sport, donnés en exemples sociaux, s’affirme l’idée qu’il faut gagner à tout prix. Peu importent les moyens ; une certaine transgression des règles est pour le moins valorisée.

C’est dire que les affaires de corruption sont promises à un certain avenir en Amérique latine. D’une part, s’affirme un rapport nouveau à la loi et à l’idée d’égalité, qui est au fondement de la démocratie, et de multiples exemples démontrent la force de l’emprise de ces aspirations nouvelles. D’autre part, non seulement de vieilles traditions d’arrangements aux marges de la loi font la part belle à la corruption, mais elles sont comme remises au goût du jour par à la fois les opportunités offertes par l’essor du trafic de drogue et, plus largement, par la mondialisation économique. Pire, elles mettent à l’honneur un individu qui, pour triompher socialement, ne s’embarrasse guère du respect des règles.

  • [1] Loin d’être absentes du monde castriste, les pratiques de corruption y occupent un rôle central. Du fait des particularités du castrisme et du postcastrisme au regard du reste du sous-continent, on n’évoquera pas ici ces phénomènes pourtant au cœur du fonctionnement de ce régime. Le lecteur intéressé par une réflexion sur ces phénomènes lira avec profit le livre récemment publié par Vincent Bloch, qui aborde de façon remarquable cette question : La lutte. Cuba après l’effondrement de l’URSS, Paris, Vendémiaire, 2018.
  • [2] Il s’agit des gouverneurs des États du Veracruz, du Quintana Roo, du Chihuahua, du Durango, du Tamaulipas, du Nuevo León, de la Sonora et du Coahuila. Sept sont membres du PRI, un du PAN.
  • [3] Danilo Martuccelli, ¿Existen Individuos en el Sur?, Santiago, LOM ediciones, 2010, 331 p.
  • [4] Sabine Guez, « À la frontière du légal et de l’illégal. Travail et narcotrafic à Ciudad Juárez (Mexique) et El Paso (États-Unis) », Problèmes d’Amérique latine, n° 66-67, automne-hiver 2007.