Face au géant chinois, de l’autre côté du détroit de Formose, se dresse une petite île aux paysages si beaux que les navigateurs portugais la nommèrent ilha formosa (belle île). Cette île, chacun en connaît le nom pour l’avoir vu inscrit sur un jouet bon marché : Taïwan.

Tour à tour convoitée par les Hollandais, les Portugais, les Français, les Chinois et les Japonais, Taïwan a servi de refuge aux nationalistes de Tchang Kaï-chek en 1949 face aux troupes de Mao Zedong. Soutenue par les États-Unis, cette île de 23 millions d’habitants a connu pendant des décennies une réussite économique exceptionnelle… et une dictature de fer ! Entrés dans la voie de la démocratisation et du confort matériel dans les années 1980, ses habitants de multiples origines (Chinois, Taïwanais, aborigènes, etc.) peinent à se trouver une identité commune, et vivent dans la crainte perpétuelle d’une invasion ou d’une absorption par la Chine.

À l’heure où la Chine s’impose sur la scène internationale, que sait-on de son petit voisin qui résiste encore et toujours (mais pour combien de temps) à Pékin ? Cet ouvrage se propose de laisser la parole aux Taïwanais au travers de treize portraits : un homme d’affaires, une lolita de la jeunesse dorée, un maître zen, un militaire gardant le détroit, un centenaire, etc.

Chaque portrait est l’occasion de découvrir une ville ou une région (de Taipei à la sauvage côte de l’océan Pacifique), un épisode de l’histoire de Taïwan, des informations sur le pays (religions, armée, partis politiques, démographie, culte des fantômes, éducation « à la japonaise »).

Cette belle promenade à Taïwan ravira le futur voyageur et est indispensable pour comprendre la place si particulière que tient cette île dans le « grand jeu » stratégique chinois.