Le football a conquis le monde de façon pacifique. Le soleil ne se couche jamais sur son empire. C’est le symbole même de la mondialisation.

Mais alors que la mondialisation est perçue comme une force venant dissoudre les identités nationales, le football en est le plus sûr ciment : les populations se soudent autour de leur équipe nationale, porte- drapeau d’un pays et symbole consensuel d’une unité mise à mal.

Que ne dit-on pas sur les compétitions sportives, football en tête, accusées de favoriser la violence civile, de détourner les mobilisations populaires et d’être instrumentalisées par les régimes répressifs ? Pourtant, à y bien réfléchir, ne doit-on pas penser que le stade est parfois le lieu résiduel de contestations interdites ailleurs ? Dans cette mesure, l’organisation de grandes compétitions sportives, loin de servir la propagande de tel ou tel régime, peut mettre en lumière ces zones d’ombres.

Dans cet essai stimulant et enlevé sur les ressorts et les paradoxes de la planète football « , Pascal Boniface met son talent reconnu d’analyste de la politique internationale et sa passion de supporteur du ballon rond au service de questions qui gênent ou surprennent.

Le football attise-t-il les haines nationales jusqu’à déboucher sur les affrontements guerriers ou est-il le moyen d’un rapprochement entre peuples, d’ouverture sur les autres ? Le football est-il un moyen d’intégration et de mixité raciale, permettant une harmonie sociale interne, ou sert-il d’exutoire aux débordements racistes ? Les compétitions resteront-elles organisées sur des critères purement sportifs ou l’argent va-t-il de plus en plus les réguler ? Les budgets vont-ils dicter les classements ? Les équipes nationales vont-elles disparaître au profit des clubs ? Et l’Europe a-t-elle joué avec l’arrêt Bosman, le rôle d’un boutefeu ultralibéral ? Un tir au but droit au fond des filets du politiquement correct !

«