• Interview de [Pascal Boniface->http://www.iris-france.org/cv.php?fichier=cv/cv&nom=boniface], directeur de l’IRIS par Céline Ferrero

La mort de Ben Laden est-elle un événement majeur dans la lutte contre le terrorisme ?

C’est un événement important, mais pas historique. On peut penser que la disparition de Ben Laden va contribuer à l’affaiblissement d’Al-Qaïda, mais le terrorisme ne va pas disparaître pour autant.

Doit-on craindre des représailles, des actes de vengeance ?

Oui, sans aucun doute. Dans un contexte comme celui-là, on s’attend à voir les organisations terroristes tenter le tout pour le tout, bien sûr par esprit de vengeance, mais aussi pour envoyer un message au monde occidental et au monde arabe, et affirmer qu’Al-Qaïda existe toujours.

Peut-on être optimiste au regard des pays arabes qui ont manifesté pour la liberté et non pas contre l’impérialisme américain ?

Le printemps arabe est une réponse différente à Al-Qaïda. La mort de Ben Laden est plutôt une coïncidence dans le calendrier, mais ces deux événements s’inscrivent dans le même mouvement de la lutte contre le terrorisme.

Les conditions de l’exécution de Ben Laden suscitent déjà la polémique…

La théorie du complot va prospérer. Le mode opératoire des Américains, brutal, va nourrir cette théorie. Les États-Unis ont voulu éviter de laisser à Ben Laden une tribune, en le jugeant. Peut-être n’ont-ils pas eu le choix. Mais visiblement, Ben Laden vivant, c’est une séquence dont ils n’ont pas voulu.