Directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Pascal Boniface montre les conséquences pour Israël d’une reconnaissance de la Palestine comme État membre de l’Onu.
C’est le résultat du double échec de l’Intifada armée et des négociations bilatérales où les Israéliens ne cèdent rien. II s’agit là d’une troisième stratégie, plus porteuse. Par ailleurs, les Printemps arabes sont passés par là. On ne peut pas condamner les régimes libyen et syrien, tout en acceptant I’occupation militaire d’un territoire contre le gré de sa population.
Il s’agit en soi d’une décision symbolique extrêmement forte qui peut modifier profondément le rapport de force politique en diminuant les marges de manœuvre d’Israël et en l’isolant, notamment face aux grands pays émergents. L’État hébreu ne peut pas se permettre d’être seul contre tous. Israël doit prendre conscience qu’à long terme, sa position n’est pas tenable. Mais dans l’immédiat, il y aura toujours autant de colonies.
Tous les sondages montrent que les Israéliens sont prêts à la paix et acceptent majoritairement le principe de la création d’un État palestinien. Mais après les échecs successifs des pourparlers de paix depuis plus de dix ans, les Israéliens n’ont plus confiance. Par ailleurs, le statu quo leur paraît tout à fait supportable. Il faudrait un nouveau Rabin, un leader ayant le sens des intérêts historiques à long terme d’Israël pour redonner l’impulsion au mouvement. Bref, un homme d’État et non un responsable politique