Géopolitologue passionné de sport, Pascal Boniface revient sur la désignation de la Russie pour l’organisation du Mondial 2018…
C’est un retour en grâce, cela souligne la remontée en puissance russe sur la scène internationale. La Russie ne fait plus peur. Cela sanctionne le retour de la stabilité politique, et le renouveau économique. Comme pour les autres pays, c’est un symbole de force, de reconnaissance. Pour la Fifa, c’est aussi l’assurance d’un état fort, où ne viendront pas se mêler les querelles politiques.
Entre un pays comme la Belgique incapable de former un gouvernement six mois après des élections, et la Russie, où la démocratie est peut être moins achevée mais où l’état est fort… Pour la Fifa c’est le choix de la sécurité. Les autres candidats, c’est quoi? Dans le cas de l’Angleterre, les révélations de la BBC ont pu peser. L’Espagne et le Portugal sont touchés par la crise économique. Il y a une volonté de marquer l’histoire à la Fifa. La Russie, c’est un territoire nouveau pour le football. Les clubs russes se comportent mieux en Coupe d’Europe, et il y a beaucoup d’argent dans le championnat.
Il y a la crainte d’une attaque terroriste, avec ce qui se passe au Caucase, mais cette menace pesait sur les tous autres dossiers. Au niveau des transports, il y a déjà un train à grande vitesse entre Moscou et Saint-Petersbourg. Les transports aériens sont déjà là. Seul Ekaterinbourg paraît un peu éloigné. Mais c’est le pays européen de l’avenir.