Que pourrait changer l’exploitation des ressources minières dans le sous-sol français ?

À quoi pourrait ressembler cette industrie minière relocalisée ?

Ce n’est pas qu’une question purement minière mais de chaîne de production complète. Il faut extraire et ensuite raffiner, donc il faut aussi relocaliser les activités industrielles de la production métallique. Cela ne servirait à rien si c’est pour ensuite exporter le minerai en Chine où il serait raffiné. L’image passéiste de ces installations doit aussi évoluer, car elles gardent une image qui renvoie à « Germinal » alors que cette industrie est notamment plus respectueuse des conditions de travail. Certains territoires pourraient être réindustrialisés au passage.

L’ouverture de mines va provoquer des frictions, comprenez-vous les réticences des associations écologistes et des habitants ?

Ce sont des préoccupations naturelles et à prendre en compte. Nous ne pouvons pas occulter les problématiques environnementales, mais l’industrie a beaucoup progressé, avec des normes européennes bien plus strictes qu’ailleurs dans le monde. Nous avons, pendant les 30 dernières années, externalisé nos pollutions en faisant produire loin, et avoir ces activités sur notre territoire permettrait aussi de participer à la décarbonation en réduisant les importations. Nous pourrions créer de nouveaux standards miniers et les exporter. Enfin, l’acceptation passera par l’implication économique des citoyens pour éviter la création de Gilets jaunes hostiles par principe aux exploitations minières.

Propos recueillis par Damien Licata Caruso pour Le Parisien.