Le sommet trilatéral qui s’est tenu le 11 avril à Camp David (la résidence de vacances du président américain, dans le Maryland), entre le président Joe Biden, son homologue philippin, Ferdinand Marcos Jr, et le premier ministre japonais, Fumio Kishida, ouvre une nouvelle page dans les alliances entre les trois pays afin de faire face collectivement aux menaces qui pèsent sur la région.

Ce renforcement des alliances, qui est un avertissement à la Chine, a pour toile de fond un retour possible de Donald Trump à la Maison Blanche. « Moshitora » (« Et si Trump…  ») – expression forgée à partir de la transcription en japonais du nom de l’ex-président – est devenue un leitmotiv dans la presse japonaise. Un risque dont Washington et ses alliés essayent de désamorcer les effets à l’avance.

Kishida, « dirigeant visionnaire »

En tissant de nouveaux liens militaires, économiques et technologiques, les dirigeants des trois pays espèrent que cet écheveau d’accords sera plus difficile à démanteler par une nouvelle administration à Washington. Les alliés des Etats-Unis, à commencer par le Japon, s’engageant à prendre davantage en charge militairement et financièrement le fardeau de la stabilité régionale.

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Ce sommet tripartite de Camp David a pour toile de fond une inquiétude non formulée à Manille et à Tokyo : l’impuissance diplomatique, de plus en plus apparente, de Washington en cas de conflit. Devant le Congrès américain, M. Kishida s’est lancé dans un plaidoyer en faveur du leadership des Etats-Unis qu’il a qualifié d’« indispensable » à la stabilité du monde, et a appelé les Américains à « surmonter leurs doutes ». « Sans la présence des Etats-Unis, combien de temps faudra-t-il avant que l’Indo-Pacifique ne soit confronté à des réalités encore plus dures [que l’Ukraine] ? »