Pourquoi l’Amérique de Trump va-t-elle autant dans le sens des intérêts du Kremlin ?

En première analyse, les actions du président américain révèlent l’impulsivité du personnage et, souvent, son choix apparent d’une « stratégie du chaos ». Il est pourtant possible d’y déceler une sorte de fil conducteur qui, de manière troublante, semble donner un sens tant à sa politique étrangère qu’à certaines de ses pratiques sur la scène intérieure.

Dans un conflit entre puissances, toute stratégie bien pensée vise à cibler le centre de gravité de l’adversaire. Vladimir Poutine, ancien membre des services secrets soviétiques et éduqué dans la mentalité de la Guerre froide, a évidemment fait sien ce principe. Vu du Kremlin, ce centre de gravité est d’abord constitué par la solidité du lien transatlantique, par l’unité des Européens (notamment autour du projet politique de l’Union européenne), et par la puissance des États-Unis, la pérennité de celle-ci étant notamment conditionnée par la cohésion de la société autour de l’idée que se font les Américains de leur pays.

Or, il est frappant de constater combien chacun de ces trois éléments fait, de manière quasi-systématique, l’objet des assauts de Donald Trump depuis son élection à la présidence des États-Unis, le 16 novembre 2016…