Mitt Romney, les évangéliques et l’investiture du parti républicain

  • Carter Charles

    Carter Charles

    Doctorant-ATER, Université de Bordeaux

Nous avions évoqué dans un précédent article quelques unes des motivations religieuses qui font que l’électorat évangélique ultraconservateur a du mal à se faire à l’idée d’investir un mormon pour défier Barack Obama (Charles, juin 2011). Pour le noyau dur de cet électorat, désigner un tel candidat relèverait aussi bien d’une légitimation tacite de la plus américaine des religions, qui n’aurait pas droit de cité dans le paysage religieux à cause de ses croyances irrationnelles, que d’un abandon de la mission qu’ils s’étaient attribuée d’être les gardiens de la pureté de la doctrine chrétienne contre l’anti-christ et ses suppôts revêtus de peau de brebis. En effet, pour ces « gardiens du temple », les origines et le passé musulman de Barack Obama feraient de lui un loup dans la Maison Blanche, symbole supposé des fondements chrétiens de l’Amérique. En l’introduisant dans la bergerie, le pays se serait fourvoyé, aurait renié ses racines, sa culture ; il aurait même perdu son rang et son estime dans la géopolitique mondiale, d’où le « No apology », pas question de s’excuser d’être américains, martelé encore et encore pendant la campagne des primaires par un Mitt Romney qui croit être le plus à même de remplacer Obama et sauver l’Amérique de la menace d’être frappée par la même décadence que le Vieux continent. Comme nous le démontrons, un certain nombre d’éléments lui donnent des raisons d’y croire ; mais il n’y est pas encore…

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