Notes / Observatoire géopolitique du religieux
5 mai 2010
Les États-Unis et « la question religieuse » : quelle approche pour quel avenir ?
Les États-Unis et, de manière plus générale, les Occidentaux doivent-ils révolutionner leur approche des affaires internationales par le renforcement de leurs liens avec les communautés et groupements religieux prévalant à l’échelle de la planète ? Telle est la question intéressante que pose un rapport intitulé Engaging Religious Communities Abroad: A New Imperative for US Foreign Policy (Prendre en compte les communautés religieuses de l’étranger : Un nouvel impératif pour la politique étrangère des Etats-Unis). Rédigée sous l’égide d’un ensemble d’experts de renom, cette étude s’avère avoir un mérite, parmi tant d’autres : celui de rappeler certaines limites qui se sont imposées à la gestion par les Etats-Unis des affaires internationales. L’Afghanistan et l’Irak figurent ainsi parmi les exemples forts – et récurrents – qui y sont pris en exemple. Mais il n’y a pas pour autant exclusivité pour ces deux dossiers chauds du moment. Que ce soit dans le cas de l’Irlande du Nord, de l’Inde, du Pakistan, de l’Ouganda, de l’Arabie saoudite, des perspectives latino américaines prises dans leur sens large, ou encore de l’Union européenne et de la cruciale question de la citoyenneté qui y prévaut, un ensemble d’exemples sont ainsi pris à témoin, afin d’insister sur la prégnance de la question religieuses dans le monde actuel. Certes, plutôt que de cas de figure détaillés, tous ces exemples se voient brièvement rappelés – ou cités –à des fins de démonstration. Mais le résultat ne s’avère pas moins intéressant. Selon les auteurs de ce rapport, le fait pour les Etats-Unis de prendre mieux en compte le religieux dans l’esquisse de leurs fondements diplomatiques est devenu plus qu’une nécessité : un impératif. Ils insistent ainsi sur l’ampleur des défis qui s’imposent aujourd’hui à Washington, et qui rendent urgente sa réconciliation avec des ensembles larges des sociétés civiles. En filigrane, on décèle très aisément l’inquiétude de ces auteurs devant une mise à mal de l’image de leur pays à laquelle les politiques de l’administration G. W. Bush n’auront pas été étrangères.