L’approvisionnement en enrichissement de l’uranium : dynamiques et enjeux après l’invasion russe de l’Ukraine

L’invasion de l’Ukraine par la Russie au printemps 2022 a relancé les débats en Europe comme aux États-Unis sur la dépendance des industries nucléaires aux approvisionnements russes de combustibles. Ces discussions se sont amplifiées avec l’incapacité, à Washington comme à Bruxelles, d’imposer des sanctions sur les entreprises russes de ce secteur jusqu’à présent. Simultanément, l’amplification des évènements climatiques extrêmes et la hausse des prix de l’énergie ont ravivé les politiques de construction de centrales nucléaires. Alors que l’industrie russe, centralisée au sein du groupe Rosatom, tient le leadership dans les exportations de technologies et de services nucléaires, des inquiétudes s’élèvent quant à la capacité de Moscou à utiliser cette position et ce contexte à des fins géopolitiques.

Ce rapport se concentre sur une des étapes de fabrication des combustibles, l’enrichissement de l’uranium. D’abord, car l’enrichissement reste un passage obligatoire pour l’approvisionnement des parcs nucléaires mondiaux, et le restera jusqu’à la fin du siècle, au regard des centrales en fonction et en construction…