Visioconférence organisée dans le cadre du programme Humanitaire et développement de l’IRIS.
L’aide internationale est confrontée à une avalanche de normes, en partie pensées pour lutter contre la criminalité financière organisée. Si l’intention est louable, on ne peut que regretter les dérives administratives. Au niveau des mesures anticorruption, le décalage est flagrant entre les demandes croissantes de redevabilité financière pour justifier de la bonne utilisation de l’argent public et les timides contrôles terrain pour lutter contre les pratiques de petite corruption qui gangrènent l’action au quotidien. Au niveau des mesures antiterroristes, les ONG françaises sont écartelées depuis le début de l’année entre le principe de non-discrimination et la demande explicite de tri des bénéficiaires finaux. Dans les deux cas, sur fond d’extraterritorialité de la norme, la question à se poser reste celle du dosage : jusqu’où est-il pertinent de se border administrativement sans se perdre ?