Conférence-débat organisée à l’occasion de la parution de L’Année stratégique 2025 (Armand Colin – IRIS, 2024) autour de l’équipe de recherche de l’IRIS.
« Après celle d’Ukraine, la guerre à Gaza est venue constituer un deuxième front autour duquel les rapports de force internationaux se réarticulent partiellement. Toutes deux contribuent à questionner la crédibilité du monde occidental dans le cadre, toujours structurant, de la rivalité entre la Chine et les États-Unis. Cette nouvelle bipolarité tend-elle à s’étendre, par exemple en Afrique, continent théâtre de conflits oubliés ? Une troisième voie pointe-t-elle en Asie, pour éviter de s’y soumettre ? Comment se positionne l’Amérique latine dans cette crise de l’ordre international ? Entre deux guerres, l’Europe voit pour sa part progresser le conservatisme et les extrêmes droites, alors que les paramètres de sa relation avec Washington continuent de se reconfigurer.
Dans un monde ainsi fracturé à un niveau inédit, mais aussi caractérisé par des conflits qui durent et paraissent sans issue, la guerre constitue-t-elle encore une option stratégique ? À la faveur de ce retour de la puissance, le prisme sécuritaire s’étend jusqu’aux changements climatiques. La guerre vient également redessiner la géopolitique des hydrocarbures, en parallèle de celle des matériaux et métaux nécessaires à la double transition bas-carbone et numérique.
Impasses en Ukraine et à Gaza, négociations climatiques, présidence états-unienne et avenir de l’ordre international : à de nombreux égards, l’année 2025 pourrait être décisive et conduire à un monde de plus en plus clivé. »