Notes / Asia Focus
7 novembre 2024
Escarmouches commerciales autour de la viande de porc : une Chine entre quête de souveraineté alimentaire et logiques de guerre économique
Depuis l’été 2024, une partie de bras de fer commercial, portant sur les échanges de viande porcine, s’est engagée entre la République populaire de Chine (RPC) et l’Union européenne. Il en résulte deux enseignements liminaires. Le premier réside dans la vision qu’il faut avoir de la mondialisation : la globalisation libérale aux marchés nationaux décloisonnés et ouverts est révolue. Elle est désormais un théâtre d’affrontements entre grandes puissances commerciales rivales et qui font du commerce un vecteur de guerre commerciale, dont les principales armes sont les normes (juridiques, technologiques et environnementales) ainsi que les droits de douane. Le second enseignement porte sur la place de l’agriculture dans cette conflictualité géoéconomique : elle est d’autant plus centrale que, activité productive nourricière par excellence, elle est un puissant outil d’influence et de contrainte sur les logiques de souveraineté alimentaire des États.