Traite des êtres humains dans les centres de cyberescroqueries : un phénomène criminel qui s’exporte dangereusement sur tout le globe

  • Nathalie Le Rousseau-Martin

    Nathalie Le Rousseau-Martin

    Juriste spécialisée dans les questions de criminalités internationales, membre de l’Observatoire des criminalités internationales de l’IRIS

En mars 2024, lors du sommet sur la fraude financière mondiale, le Secrétaire général d’INTERPOL a alerté une nouvelle fois sur l’ampleur de la traite des êtres humains dans les centres d’escroqueries en ligne et la menace mondiale qu’elle représente désormais.

Ces opérations consistent, pour les groupes criminels, à exploiter des victimes dans des centres pour réaliser des escroqueries en ligne, notamment les arnaques de type « dépeçage de cochon » (un système hybride combinant des escroqueries aux sentiments et des escroqueries à l’investissement, en utilisant des cryptomonnaies).

Depuis 2021, la croissance des centres d’escroqueries en ligne reposant sur le trafic d’êtres humains est extrêmement rapide. Elle est le résultat de la conjonction de deux principaux facteurs. D’une part, les restrictions aux frontières et les confinements liés à la pandémie en 2020-2021 qui ont contraint les groupes criminels organisés à adapter leurs moyens d’action et à trouver de nouvelles sources de revenus. Dans le même temps, l’augmentation sans précédent de l’activité des internautes, principalement via les applications de chat, les réseaux sociaux et les applications de rencontres, a créé les conditions idéales pour cibler plus facilement les victimes des escroqueries et intensifier le recrutement de victimes dans le cadre de la traite…

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