Taxer les multinationales : défi économique, enjeu géopolitique ?

Le 8 octobre 2021, 136 pays, représentant 90 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, signaient un accord international jetant les bases d’une nouvelle architecture permettant de taxer les multinationales [1]. Cet accord est articulé autour de deux piliers : un premier visant à revoir la distribution des droits à taxer ces multinationales entre États ; et un second visant à mettre en place un taux d’imposition minimum effectif sur les bénéfices des grandes entreprises, dans le but de mettre fin au nivellement par le bas de la fiscalisation des multinationales. Cet accord historique fait suite à la multiplication des scandales fiscaux mettant en lumière les stratégies répandues d’évitement de l’impôt par les multinationales. Selon l’économiste Gabriel Zucman, 40 % des bénéfices étrangers des multinationales sont délocalisés dans des paradis fiscaux offrant des taux d’imposition bas ou nuls [2]. Pour tenter de faire face à cette concurrence dé