Depuis le coup d’État de 2014, la Thaïlande glisse doucement vers un régime autoritaire, avec un pouvoir militaire désormais consolidé par une constitution et une élection, et une chasse à tous les éléments jugés subversifs au sein de la société. Les élections législatives de mars 2019, les premières depuis le coup d’État, n’ont fait que confirmer ce glissement. Le pouvoir militaire pourrait désormais s’installer durablement. Si cette situation n’est pas singulière en Asie du Sud-Est, la Thaïlande mérite toutefois l’appellation d’« homme malade » de la région, notamment au regard de la collaboration entre les militaires et le roi Rama X, qui éloigne un peu plus les perspectives de retour à un État démocratique.
Ce contexte, difficile, impose de se pencher sur les Thaïlandais, au-delà des clichés et d’une forme de naïveté trop souvent associés aux images que renvoie ce pays. C’est à Eugénie Mérieau, spécialiste de la zone et auteur de plusieurs ouvrages et articles dans lesquels elle alerte sur l’évolution politique de la Thaïlande, qu’échoit la mission de présenter les caractéristiques de cette population, dans une collection qui privilégie les entretiens avec les acteurs de la vie politique et de la société civile, des experts et de simples citoyens. Le travail est difficile, mais il est conduit avec intelligence, malgré les crispations politiques multiples et les divisions incessantes, incarnées par les luttes entre chemises jaunes et chemises rouges, les conséquences d’un coup d’État militaire qui se prolonge et rend parfois difficile l’appréhension des dynamiques politiques actuelles.
C’est notamment en dépassant l’actualité et en abordant des questions aujourd’hui structurantes comme le genre ou la sécurité que l’auteur parvient à ne pas simplement proposer un panorama de la situation politique dans l’ancien royaume du Siam. Que veulent les Thaïlandais ? Quels sont leurs fantasmes autant que leurs angoisses ? Quel regard portent-ils sur leur identité, leur société restée très conservatrice, leur roi, la liberté d’expression aujourd’hui menacée ? Ces questions, et tant d’autres, sont au cœur des préoccupations des Thaïlandais de tous âges, et sont parfaitement traitées dans ces lignes.
Barthélémy Courmont
Maître de conférences à l’Université catholique de Lille et directeur de recherche à l’IRIS
Installé en Corée du Sud depuis quinze ans, Frédéric Ojardias y est correspondant de RFI, de Médiapart et de La Croix. Il fut donc un témoin privilégié des évolutions du « pays du matin calme », avec notamment l’affirmation de son soft power, plus connu sous le nom de phénomène Hallyu, ainsi que de la montée en puissance progressive des géants industriels, les chaebols, Samsung en tête. Les quinze dernières années en Corée du Sud furent également marquées par une relation tumultueuse avec le voisin du Nord, oscillant entre fortes tensions et volonté de dialogue. Les évolutions de la Corée du Sud s’écrivent aussi au niveau sociétal, avec un taux de suicide – chez les personnes âgées en particulier – qui inquiète, une dictature de l’esthétique et un sexisme qui font aujourd’hui débat, ainsi qu’un culte de la réussite sociale souvent assimilé à une forme de conformisme. Ce sont toutes ces questions que Frédéric Ojardias aborde, en laissant s’exprimer les Sud-Coréens sur des sujets qui leur sont chers et qu’ils connaissent mieux que quiconque.
Intellectuels, responsables politiques, acteurs de la vie économique ou de multiples associations – qui assurent, notamment, l’insertion des réfugiés nord-coréens –, artistes et simples citoyens sont ainsi sollicités pour rendre compte de ce que pensent aujourd’hui les Sud-Coréens. Et le résultat est souvent très éloigné des images très positives que renvoient habituellement ce pays et son « miracle économique » qui l’a sorti de la misère en un temps record. C’est justement l’intérêt de ce livre, qui met en relief les maux de la société sud-coréenne, et le mal-être souvent perceptible de la population. Loin d’être critique, l’auteur se montre objectif en insistant sur les difficultés que rencontre le modèle de croissance qui a permis à ce pays de se hisser parmi les membres du G20, mais a créé dans le même temps des déséquilibres internes inédits, une rupture générationnelle et un patriotisme économique qui relève parfois de l’obsession.
Si les Sud-Coréens sont légitimement fiers du chemin parcouru, comment voient-ils leur avenir ? Tandis que la présidence de Moon Jae-in, commencée en mai 2017, annonce une multitude de mutations économiques et sociales, en plus de relancer l’idée d’un dialogue avec Pyongyang ; tandis que le mouvement « Me too » remet en cause un véritable système ; tandis que les incertitudes pèsent sur la relation avec Pyongyang, mais aussi avec Pékin, Tokyo et Washington, les Sud-Coréens, conscients des défis qui frappent leur pays, et qui pourraient remettre en cause les avancées dues au labeur de leurs aînés, se prennent à réinventer la Corée du Sud. Pour le meilleur, ne peut-on s’empêcher, aux côtés de l’auteur, de leur souhaiter.
Barthélémy Courmont
Maître de conférences à l’Université catholique de Lille et directeur de recherche à l’IRIS
Au tournant des années 1960, la France a reconnu la souveraineté politique des États africains nouvellement indépendants issus de son empire colonial. Par un surprenant tour de force, l’État français est toutefois parvenu à garder une emprise sur l’économie d’une partie du continent, grâce à une « arme invisible », le système monétaire du franc Communauté financière africaine (CFA).
Fanny Pigeaud, journaliste indépendante, et Ndongo Samba Sylla, économiste, retracent l’histoire du franc CFA depuis 1945, date de création de la zone franc, à aujourd’hui. À travers cette enquête « engagée » et complète, les mécanismes de ce système sont analysés dans un langage que tout amatrice ou amateur de géopolitique et d’économie pourra apprécier. L’approche historique, économique, puis politique permet, en outre, d’aborder la question du franc CFA dans sa globalité.
Le franc CFA est aujourd’hui utilisé par 14 pays africains, réunis en deux zones monétaires distinctes, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Le « système CFA », selon l’appellation donnée par les auteurs, permet à la France de bénéficier d’un cadre sûr et d’un accès fiable à des sources d’approvisionnement sur le continent, notamment en matières premières, à prix réduits et désormais payables en euro. Afin que ce système puisse être effectif, la France a établi quatre grands principes : la centralisation des réserves de change, la fixité des parités entre les francs CFA et l’euro, une convertibilité illimitée des francs CFA contre l’euro, et la libre circulation des transactions courantes et des capitaux entre les pays de la zone CFA et la France. Ce système, hérité de la période coloniale, offre finalement à l’économie française un avantage comparatif sur une partie du continent africain.
À travers cet ouvrage, le lecteur plonge ainsi au sein d’une histoire surprenante, entre résistances et révoltes. Malgré le déplacement des banques centrales de Paris à Dakar (UEMOA) et à Yaoundé (CEMAC), ajouté à une « africanisation » du personnel, le système et les principes du franc CFA restent quasiment identiques depuis son apparition. Bien que la zone franc ait pour qualité la stabilisation de la monnaie, et donc la réduction du risque d’inflation dans les économies africaines concernées, cette stabilité présente un coût et n’offre pas de réel développement ou d’intégration économique significative comparativement aux autres pays africains possédant une monnaie souveraine (p. 168). Le niveau de parité de la monnaie étant adapté à l’euro, le franc CFA joue seulement un rôle de stabilisateur et restreint les moyens de financements internes de développement. Cette monnaie est donc dans l’incapacité de jouer « un rôle actif dans l’économie » (p. 55) nationale et régionale.
Aujourd’hui, le statu quo établi entre les pays africains et la France semble difficilement tenable. Selon les prévisions tant démographiques qu’économiques, la pression autour du franc CFA ne cessera d’augmenter. À ce titre, les auteurs ne s’arrêtent pas à une simple description du franc CFA. Le dernier chapitre met ainsi en lumière plusieurs alternatives discutées actuellement au sein de cercles économiques africains, visant à modifier ou supprimer le système actuel : relier le franc CFA à un groupe de monnaies autre que l’euro, créer une monnaie unique pour l’Afrique de l’Ouest, ou mettre en place un système de monnaies nationales solidaires (p. 201).
Le franc CFA est également devenu l’enjeu de luttes populaires. De nombreuses voix citoyennes, notamment à travers des associations, s’élèvent contre ce système monétaire, devenant la cible d’enquêtes et de manifestations. Les populations africaines ont pris conscience qu’il leur serait difficile de prendre en main leur destin sans une réelle indépendance et maîtrise de la politique monétaire. Pour des raisons tant économiques et géopolitiques que symboliques, le futur du franc CFA est désormais plus qu’incertain.
Peyman Baghdadi
Étudiant en Master 2 à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et ancien stagiaire à l’IRIS
Publié directement en édition de poche, ce deuxième et volumineux tome du Panorama de la pensée d’aujourd’hui met en scène une trentaine d’intellectuels incontournables sous la forme d’entretiens, auxquels s’ajoutent de très utiles présentations de leurs parcours et de leurs contributions sur le sujet choisi. L’ouvrage se répartit en six thématiques qui sont autant de questions propres à notre époque, de la politique à la science, en passant par la société ou l’esthétique. Des questions qui interpellent le lecteur sur les enjeux qui sont non seulement ceux de la société française, mais qui dépassent également largement le cadre national, à la fois par la présence de penseurs étrangers, mais aussi et surtout de dynamiques transnationales. Ce sont ainsi les grands enjeux contemporains, du populisme aux radicalismes religieux, de l’environnement à la sécurité, de la démocratie à la représentativité des peuples, que les auteurs décortiquent et éclairent de leurs commentaires.
Les entretiens avec Martha Nussbaum sur les réactions face à l’Amérique de Donald Trump ou avec Edgar Morin sur l’Europe écologique sont ainsi d’une actualité évidente, tandis que ceux de Jean-Claude Milner sur la culture française ou de Régis Debray sur le pouvoir de l’image nous invitent à considérer ces questions au niveau international. Les regards que portent ces esprits éclairés sont pour le moins utiles à la compréhension du monde qui nous entoure. Et les opinions présentées, par leur caractère contradictoire et leur prise de distance, nous rappellent que les relations internationales ne sont pas une succession de faits, mais s’inscrivent dans un processus à la fois transnational et qui ne se limite pas dans le temps. Des considérations essentielles pour aborder des thèmes comme le populisme, le recul des démocraties, ou encore le retour d’un réalisme exacerbé en géopolitique. Parmi les intellectuels sollicités, notons enfin la présence de Tzvetan Todorov, sur l’impératif de brandir la liberté face à l’extrémisme, et de Françoise Héritier, sur la violence faite aux femmes. Ces deux entretiens, d’une grande clairvoyance, furent publiés après la disparition de ces deux grands intellectuels de notre temps.
Avec cet ouvrage à plusieurs entrées et d’une grande utilité, Aliocha Wald Lasowski, professeur à l’Université catholique de Lille, chroniqueur sur France Culture et biographe de plusieurs philosophes contemporains, nous rappelle que la philosophie continue de s’écrire au présent, et que le manque de repères que l’on relève trop souvent face aux enjeux contemporains nécessite une étude approfondie et mobilise ceux qui, depuis plusieurs décennies, s’efforcent de penser le monde.
Barthélémy Courmont
Maître de conférences à l’Université catholique de Lille et directeur de recherche à l’IRIS
Spécialiste de la communication numérique, Jean-Paul Lafrance cherche à mettre en perspective la question du numérique dans le quotidien de tout un chacun. Son ouvrage constitue un tour d’horizon englobant les enjeux, les défis, les menaces et les opportunités de la civilisation numérique.
L’économie numérique, tantôt appelée sociale, collaborative, de partage ou encore contributive, est assimilée à un capital cognitif. Autant d’expressions qui cherchent à démontrer la nécessité de changer les institutions et la société, mais également à désigner les transformations internes induites par cette révolution technologique. Cette économie liée aux nouvelles technologies s’immisce, en effet, dans le champ de l’activité humaine. Le numérique « est devenu une civilisation qui se distingue par la manière dont elle modifie nos regards sur les objets, les relations et les valeurs et qui se caractérise par de nouvelles perspectives » (pp. 17-18). Apparue dans les pays industrialisés avec l’essor des technologies de l’information et de la communication, se traduit-elle, pour autant, par une désindustrialisation manufacturière au profit d’une « mcdonaldisation » ou d’une « uberisation » du monde ?
Selon l’auteur, la civilisation numérique s’ouvre sur de nouveaux espaces de liberté citoyenne : nouveaux moyens de financements via des start up innovantes, nouveaux usages et nouveaux modes de pensée, à l’image des outils et modes de travail auxquels nous recourons régulièrement, comme les objets hybrides, nouveaux intermédiaires orientés vers davantage de services, tels que Uber, Airbnb, Booking, Expedia, Priceline, Do It Yourself, etc. Ainsi change la place de l’individu, qui évolue dans un univers où les objets numériques prennent sans cesse plus de place au quotidien. Les espaces et les notions de temps mutent eux aussi. Dans ce cadre, l’individu évolue dans l’instant. Dans le même temps, il se situe, d’une part, dans une dimension infinie et va, d’autre part, innover dans un système d’Open Science favorisant l’ouverture et la diffusion de la science accessible à tous les niveaux de la société.
Il devient ainsi nécessaire d’instaurer une supervision ainsi qu’un encadrement national et international. Cette économie numérique en construction s’appuie, en effet, sur les géants du numérique, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et autres NAFTU (Netflix, Airbnb, Facebook, Twitter, Uber) qui envahissent l’ensemble des sphères économiques, politiques et culturelles, bâtissant un nouvel écosystème. Demain, ces entreprises géantes seront des agrégateurs de contenus spécialisés et dédiés à la satisfaction des publics ciblés, notamment par la géolocalisation des connaissances et des savoirs. On assiste ainsi à une quête de l’hégémonie dans l’intelligence collective, qui repose sur le contrôle de l’évolution de l’usage d’Internet en s’appuyant sur les bases de données personnelles.
L’influence des systèmes issus des modèles de Blablacar et Uber engendre donc une mutation de l’ensemble de l’économie à long terme. Se dirige-ton vers une privatisation totale d’Internet ? Seuls les grands « tuyaux » de communication relèvent encore d’un contrôle public. Va-t-on, en outre, vers une taxation de l’usage de la technologie qui permettrait de financer des formations et d’assurer un revenu minimum garanti, notamment dans le cadre du chômage de longue durée ainsi que de celui des jeunes ? Pour l’auteur, « trois phénomènes planétaires sont en train de transformer le monde et de réorienter notre mode de vie, notre travail, notre façon de communiquer et de vivre : 1/ le passage de l’économie industrielle à une économie de service ; 2/ la mondialisation favorisée par l’extension d’Internet et la virtualisation des produits ; 3/ l’insécurité ressentie par plusieurs étant donné la prolifération des actes terroristes aveugles » (pp. 125-126).
Dans le même temps, la grande menace du numérique vient de ce passage à un nouveau type d’économie, d’une économie manufacturière à une économie de services et de communication. Dès lors, 30 à 40 % des emplois actuels n’existeront plus d’ici vingt ans, ou seront transformés. Et même si de nouveaux emplois apparaissent, ils ne compenseront pas, pour autant, la perte des emplois intermédiaires.
Ces nouvelles disruptions s’orientent, enfin, vers une translation de l’humain à l’intelligence artificielle. Dans ce cadre, l’ensemble des secteurs et des métiers seront bouleversés dans leur dimension stratégique. La prospective qui y est associée évoluera sur des bases de nouveaux métiers de l’intelligence stratégique et prospective.
Viviane du Castel
Analyste géopolitique, spécialiste des problématiques énergétiques
Pierre Sallenave invite à la découverte de l’urbanité par la marche afin de « ne jamais renoncer à imaginer la ville du bien-être » (p. 10). Celle-ci repose sur l’inclusion de chacune de ses parties dans « le grand tout » urbain, par une gouvernance avant tout concernée par une meilleure qualité de vie au quotidien. Lieu de rencontres et d’organisation – habitat, emplois, services, santé, infrastructures –, la ville repose, en effet, sur la construction d’une identité revendiquée, alliant ce « grand tout urbain » à une gouvernance globale et à des équilibres intermédiaires. Les infrastructures et les transports favorisent une nouvelle modélisation de la ville, qui apparaît déjà plus numérique, plus mobile et plus transparente.
Ainsi les villes nouvelles sont-elles le lieu de nouveautés inattendues. Dans le même temps apparaît un nouvel exode rural, qui correspond à de nouveaux modes de croissance des villes, du moins dans les pays développés : économie, emplois, services, infrastructures et conditions de vie sont le moteur de la croissance des grandes villes européennes. L’avenir des générations futures se construit donc avec la ville. Celle-ci sera dense et prospère, et s’affirmera comme le moteur de l’économie et de l’initiative publique et privée. Dès lors, il importe, selon P. Sallenave, de relever de nombreux défis afin d’éviter les fléaux de l’étalement urbain et d’importantes densités de population, qui pourraient conduire à des villes désorganisées, déstructurées, ségréguées et désertées par l’autorité publique, à l’image des bidonvilles. « C’est en ville que l’avenir de l’humanité va se jouer, pour une large part au cours de la génération à venir. C’est l’activité urbaine qui est le principal moteur économique du territoire, la ville n’a de cesse de la faire fuir ou disparaître, pour développer des usages » (p. 91), écrit-il ainsi.
Dans ce cadre, une politique de développement durable se met en place, selon laquelle « la ville doit être un lieu d’invention permanente […]. Il faut faciliter l’accompagnement des idées et partager le pouvoir politique » (p. 133). Découlant de ces nouveaux modes d’urbanisation, la ville a un rôle de catalyseur des interactions et des productions collaboratives dans une stratégie de nouvelle intelligence où la puissance publique joue un rôle d’amortisseur. Pour des raisons géopolitiques et géostratégiques, la conjoncture est techniquement favorable (technologies de l’information et de la communication, innovations matérielles et immatérielles, etc.). La mobilité, par exemple, se trouve au cœur de la prospérité européenne. Demain, les nouveaux modes de transports et d’infrastructures s’orienteront également vers la comodalité pour toujours plus de flexibilité.
Dans ce contexte, la mobilité durable et sociétale favorise l’ouverture des continents à davantage de coopération et d’universalité. Ainsi, au moment où les villes se lancent dans le transport numérique, développant des véhicules électriques – tant publics que privés –, les enjeux et les opportunités du numérique connaissent un essor inédit. L’intelligence artificielle amplifie ces tendances disruptives.
Cette mobilité s’impose comme un soutien à l’innovation, prenant en compte l’acquisition de compétences numériques ainsi que l’appropriation des outils. Ces mutations du système électrique engendreront, à leur tour, des ruptures technologiques et des questions pour les consommateurs et représenteront autant d’enjeux pour les villes. La révolution numérique développe ainsi une forme nouvelle de démocratie participative, vecteur de croissance et développement économique. En effet, l’impact et l’influence du numérique sur nos sociétés sont considérables, tant il favorise les initiatives citoyennes et facilite une nouvelle appréhension de la politique, avec l’apparition de plates-formes pour réinventer la démocratie locale, le financement participatif, etc. Un nouveau processus démocratique se développe donc grâce à la technologie numérique.
La ville de demain sera numérique et axée sur une économie intelligente, une mobilité intelligente, des réseaux intelligents, un environnement intelligent, des habitants intelligents et un mode de vie intelligent. Le XXIe siècle sera cela celui des ruptures et des disruptions ; l’anticipation et les démarches prospectives en seront le moteur.
Viviane du Castel
Analyste géopolitique, spécialiste des problématiques énergétiques