Les questions italiennes / Marc Verzeroli

Une « crise politique quasi permanente ». Ainsi Jérémy Dousson résume-t-il dans un premier ouvrage (p. 17) ce qui caractérise l’Italie depuis ce qu’il est commun d’appeler l’effondrement de sa Première République, au cours de la première moitié des années 1990. Hasards d’une traduction et d’un intitulé de collection, deux autres livres récemment parus portent dans leur titre le terme de « métamorphose » pour interroger la trajectoire de la péninsule. Les exemples de recompositions ne manquent en effet pas dans un pays qui, depuis le tournant des années 1990, semble épuiser les unes après les autres les formes de la postmodernité politique. Au point que l’Italie « peut être, sous de nombreux aspects, considérée comme un cas particulièrement avancé de post-démocratie », estime Giovanni Orsina dans un quatrième ouvrage (p. 39). Les attelages gouvernementaux successivement constitués du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de Ligue en 2018-2019,