Novembre 2017
Les entreprises peuvent-elles être protectionnistes aujourd’hui ? / Par Renaud Bellais
À qui profite le commerce ? L’impact du libre-échange sur les relations internationalesRIS 108 - Hiver 2017
Il est communément admis que les entreprises sont libre-échangistes. En effet, qui pourrait penser qu’un marché toujours plus grand et plus ouvert ne serait pas dans leur intérêt ? Pourtant, les débats politiques des dernières années ont été marqués par des positions visant soit à promouvoir des entreprises nationales – avec par exemple le « patriotisme économique » de Dominique de Villepin –, soit à s’opposer à une concurrence internationale jugée déloyale – thème-clé en particulier de la campagne présidentielle de Donald Trump –, souvent influencées par des entreprises cherchant à pousser leur avantage par rapport à des concurrents, sur le marché national comme à l’international. La récente condamnation de Bombardier pour dumping lors de la vente d’avions à Delta Airlines par le département du Commerce américain en est une parfaite illustration.
Il n’est donc pas surprenant que depuis la crise économique de 2007-2008, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) [1] ou la Commission européenne [2] ne cessent de s’inquiéter d’une montée du protectionnisme. La plus emblématique mesure dans ce domaine est sans nul doute le projet américain de « Border Adjustment Tax » proposé par le Parti républicain en juin 2016.
Pour autant, faut-il réellement craindre un retour du protectionnisme, avec les conséquences très négatives que le monde a vécues dans les années 1930 ? Le besoin de protection exprimé par certaines entreprises reflète-t-il une tendance générale ? Au-delà, est-il encore possible pour les entreprises, compte tenu des transformations structurelles de l’industrie depuis deux décennies, de se trouver face à des marchés nationaux cloisonnés ?
Une mondialisation souhaitée, mais redoutée
Depuis deux décennies, l’économie mondiale s’est indéniablement internationalisée. La croissance des flux de marchandises a été supérieure, en moyenne, à la croissance économique. Les échanges ont été multipliés par 3,3 en valeur entre 1990 et 2016. Les flux de produits manufacturés ont connu une croissance encore plus spectaculaire : ils ont été multipliés par 4,8 entre 1990 et 2015 [3]. Cette tendance s’est significativement amplifiée depuis 1990 et plus encore depuis 2000. Si la crise de 2007-2008 a provoqué une chute des échanges, ces derniers ont repris une croissance soutenue très rapidement dès 2010.
Les relations industrielles internationales se sont transformées avec une montée en puissance de la production des pays émergents, alors que les économies avancées réalisaient l’essentiel de la production de biens manufacturés jusqu’aux années 1990. De plus, les processus de production se sont eux-mêmes internationalisés. Jusqu’aux années 1980, la majeure partie d’un produit était réalisée dans un seul pays. On constate depuis deux décennies que les étapes de conception et de production des produits, voire des services, sont de plus en plus éclatées géographiquement.
Ces deux processus, liés à l’ouverture croissante des marchés et à l’abaissement des coûts de transport, participent de ce qui est communément appelé la mondialisation. Ils sont intimement liés et posent la question du rôle joué par les entreprises dans ces transformations et de leurs stratégies.
Les entreprises ont en effet changé leur organisation productive à la fois en délocalisant certaines productions, mais aussi en repensant globalement la répartition de leurs activités sur une base souvent régionale, voire mondiale. Cette évolution n’est pas sans susciter des craintes. Il suffit d’observer les réactions à l’annonce de fermetures d’usines ou de délocalisations pour prendre la mesure des réactions provoquées par ce qui est considéré comme une conséquence de la mondialisation. De même, les réactions protectionnistes qui ont résulté de la crise de 2007-2008 soulignent la volonté des États de reprendre la main sur le processus de mondialisation.
De fait, au niveau mondial, le degré d’internationalisation des entreprises ne manque pas d’impressionner. Les ventes réalisées par leurs filiales à l’étranger ont dépassé le volume du commerce international à partir du milieu des années 1980 – 37 570 milliards de dollars en 2016, contre 20 437 milliards pour le commerce international, alors qu’elles s’élevaient seulement à 9 000 milliards en 1990. Ces entreprises réalisent aujourd’hui les deux tiers de leurs ventes en dehors de leur pays d’origine [4].
Le poids des entreprises multinationales n’a cessé de croître. Elles emploient désormais plus de 82 millions de salariés dans le monde et leur chiffre d’affaires représente près de 50 % du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2016 – contre seulement 23 % en 1990. Avec 6 800 milliards de dollars d’exportations, elles pèsent près du tiers du commerce mondial. Cependant, leur empreinte va encore plus loin, parce que ces entreprises ont un rôle structurant dans l’économie mondiale. Si le tiers des échanges mondiaux correspond à du commerce captif [5], les entreprises multinationales seraient impliquées directement et indirectement dans les deux tiers des échanges mondiaux.
Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ont accompagné cette transformation : ils sont passés de 205 milliards de dollars en 1990 à 1 750 milliards en 2016, soit d’ailleurs un niveau supérieur aux flux des années qui ont précédé la crise économique de 2007-2008. On estime, en outre, qu’un emploi créé au sein d’une entreprise multinationale entraîne la création directe de 1,6 emploi via les investissements directs. Sur l’ensemble de la chaîne de valeur, l’effet d’entraînement varie de trois à cinq selon les secteurs d’activités.
Comme le souligne Robert Reich, cette ouverture internationale des économies n’est pas le fruit du hasard, mais un choix délibéré des décideurs publics [6]. Elle a aussi été conçue et fortement impulsée par les grands groupes. Ces derniers avaient en effet besoin d’accéder à de nouveaux marchés après avoir saturé ceux de leur pays d’origine. Nous pourrions donc nous attendre à ce que les entreprises défendent une approche libre-échangiste. Cependant, leur position sur l’ouverture internationale des marchés a évolué depuis quelques années. D’une part, l’affirmation de concurrents issus des pays émergents [7] remet en question leur position sur les marchés internationaux, parfois de manière assez brutale quand on pense à l’envol de Huawei ou de Haier. D’autre part, depuis la crise économique de 2007-2008 et ce que les économistes ont appelé la « grande récession », la moindre phase de croissance économique a intensifié la concurrence entre grands groupes, les amenant à chercher à protéger leur marché d’origine.
Fermer les frontières pour sauvegarder les activités industrielles ?
Il n’est donc pas étonnant, dans ce contexte, que certaines entreprises appellent leur gouvernement à prendre des mesures protectionnistes pour préserver les emplois industriels, dans un secteur victime d’une désindustrialisation pour le moins radicale depuis deux décennies. Même si ces pertes d’emplois industriels semblent se réduire significativement depuis un ou deux ans [8], la désindustrialisation reste un argument politique majeur pour légitimer des restrictions d’accès aux marchés ou des rétorsions vis-à-vis de comportements biaisant la concurrence à l’échelle internationale – dumping social, fiscal et / ou monétaire.
Selon l’OMC, 2 978 mesures restrictives pour le commerce ont été introduites par ses États membres entre 2008 et 2016. Seules 740 ont été supprimées en 2016 et, compte tenu des nouvelles mesures, leur nombre total a augmenté de près de 17 % sur l’année. Il y avait ainsi 2 238 mesures restrictives en place dans le monde fin 2016 [9]. Si la situation semble s’être stabilisée globalement depuis lors, les États continuent, pour soutenir la croissance économique, de choisir la mise en place de telles dispositions plutôt que de chercher à faciliter les échanges.
Cette tendance protectionniste montre à quel point les entreprises cherchent à réduire la concurrence à laquelle elles font face du fait de la mondialisation économique qui leur apparaît non maîtrisée ou maîtrisable. L’enjeu de préservation des emplois explique en grande partie le rebond du protectionnisme, comme l’ont démontré les récentes campagnes électorales, aussi bien aux États-Unis qu’en France et en Europe.
Il n’est donc pas surprenant qu’en juin 2016, aux États-Unis, le Parti républicain a envisagé une réforme de la fiscalité des entreprises portant essentiellement sur une forte baisse du taux d’impôt sur les sociétés de 35 % à 20 %, financée par une modification substantielle de l’assiette par l’instauration d’un très emblématique « mécanisme d’ajustement aux frontières » – qualifié de « Border Adjustment Tax » (BAT). Cette initiative vise à favoriser le contenu local dans la valeur des produits en pénalisant certains produits importés – finis ou intermédiaires. La BAT consiste à rendre non déductible le coût des importations de l’assiette de l’impôt sur les sociétés, alors que les achats locaux le sont, et à exclure du calcul de l’impôt les bénéfices provenant des exportations. Il s’agit d’une révolution fiscale : l’impôt sur les sociétés n’est alors plus calculé en fonction des bénéfices réalisés par l’entreprise, mais sur la base de la valeur ajoutée créée sur le territoire américain. En outre, ce mécanisme protectionniste ne se contente pas de favoriser les produits locaux par rapport aux produits importés, mais vise aussi à favoriser le rapatriement d’activités manufacturières sur le sol américain – qualifié parfois de reshoring. La BAT inclut la possibilité de déduire immédiatement le montant des investissements réalisés aux États-Unis – se substituant au principe d’amortissement progressif – et elle est associée à une amnistie fiscale partielle pour les bénéfices rapatriés depuis l’étranger.
Pour protectionniste qu’il soit, ce projet de BAT a été vivement attaqué par la grande distribution, mais aussi par l’industrie automobile. Tous les secteurs ayant intensément recours aux importations craignent une hausse des coûts qui se répercuterait sur les prix. À l’inverse, Boeing a bruyamment apporté son soutien à la BAT [10], considérant qu’il s’agit de la meilleure approche pour rendre la compétition internationale plus équitable. Ce positionnement d’une entreprise aux marchés d’emblée mondiaux est pour le moins étonnant, mais s’explique par l’importance des exportations dans ses ventes – l’essentiel des ventes d’avions civils – et de l’amélioration de la compétitivité de ses offres et de ses marges – grâce à une dévaluation induite du taux de change du dollar. Cependant, ce soutien consiste à ne prendre en compte que les intérêts individuels de Boeing. Or pour réellement comprendre l’impact d’une telle mesure protectionniste, il faut analyser ses conséquences sur l’ensemble d’une filière, voire, d’un point de vue macroéconomique, sur l’ensemble de l’économie du pays.
Gary Hufbauer et Sean Lowry ont ainsi évalué l’impact sur l’économie américaine de l’accroissement des droits de douane sur les pneus chinois de 4 % à 39 % décidé par Barack Obama en 2009 – puis ramenés à 29 % en deux étapes [11]. Bien entendu, ces mesures visant à protéger les emplois dans l’industrie américaine ont eu les résultats espérés : les importations depuis la Chine ont rapidement été divisées par deux. Cependant, la pénalisation des entreprises chinoises n’a pas nécessairement profité aux fabricants américains. D’une part, les producteurs américains n’ont pas pu profiter pleinement du surcroît de demande, car ils avaient abandonné la fabrication de pneus bon marché. D’autre part, la moindre concurrence a bénéficié aux industriels mexicains, indonésiens et thaïlandais, qui n’étaient pas concernés par ces droits de douane spécifiques et qui en ont profité pour améliorer leurs marges en accroissant leurs prix. In fine, G. Hufbauer et S. Lowry ont calculé que les mesures de 2009 ont entraîné un surcoût de 1,1 milliard de dollars par an pour les consommateurs américains. Elles ont certes permis de préserver 1 200 emplois dans l’industrie américaine, mais à un coût exorbitant. Pour avoir une appréciation complète, il faut donc aussi tenir compte du coût d’opportunité de ces droits de douane. Dans ce contexte, le surcoût pour les consommateurs a réduit d’autant leurs autres dépenses. G. Hufbauer et S. Lowry estiment qu’environ 3 700 emplois ont ainsi été perdus en conséquence, sans tenir compte des emplois détruits dans l’élevage des poulets et l’industrie agroalimentaire du fait des mesures de rétorsion prises par la Chine.
Une structuration mondiale des chaînes de valeur
Comme le soulignait déjà Adam Smith, le protectionnisme ne bénéficie qu’à quelques intérêts particuliers, mais il dessert toujours in fine le bien-être collectif par les coûts induits et les détournements d’activités qui en résultent. Une telle affirmation est d’autant plus vérifiable aujourd’hui. Outre la fermeture des marchés réduisant significativement l’activité économique, le retour d’un protectionnisme radical apparaît très peu compatible avec la structuration actuelle des activités industrielles à l’échelle internationale.
En effet, l’organisation actuelle de la mondialisation n’a rien à voir avec ce qu’elle était dans les années 1930 ou même 1980. La mondialisation de l’industrie ne concerne pas que les flux de produits finis : les échanges impliquent de manière croissante, depuis le début du XXIe siècle, des produits intermédiaires. Il s’agit là d’une différence majeure avec ce que Suzanne Berger a appelé la « première mondialisation » [12].
Avant la Première Guerre mondiale, le monde a en effet connu une explosion des échanges de marchandises. La crise de 1929 et la fermeture des marchés qui en a résulté, dans l’espoir de réserver les marchés nationaux aux entreprises locales, ont entraîné une contraction des échanges. Il fallut ensuite attendre les années 1970 pour atteindre de nouveau des échanges de même ampleur. De nos jours, un retour du protectionnisme aurait des conséquences non seulement sur les volumes échangés, mais aussi, et c’est là que réside le changement majeur par rapport aux époques antérieures, sur l’organisation productive elle-même. En effet, très peu de produits exportés ou même consommés nationalement sont produits à partir de composants nationaux. Une grande partie de la valeur ajoutée des produits finis se compose de produits intermédiaires importés, ce qui implique une structuration des chaînes de valeur autour de plusieurs pays [13].
Les modèles traditionnels d’organisation industrielle ont ainsi été profondément transformés depuis les années 1980. Un processus de désintégration verticale s’est engagé à la fois en raison des pressions des actionnaires pour améliorer la rentabilité – fin des conglomérats –, des choix stratégiques des entreprises pour accroître leur efficacité industrielle face à la concurrence – en se concentrant sur leur « cœur de métier » – et de nouvelles possibilités techniques – technologies de l’information en particulier. La spécialisation des entreprises sur certains segments de la chaîne de valeur est devenue source d’efficacité. Elle permet, en effet, d’accroître les économies d’échelle et d’améliorer l’utilisation des capacités de production par la multiplication des clients et, en retour, d’utiliser les technologies les plus performantes. Cette spécialisation est aussi induite par une forte augmentation du coût d’investissement dans les moyens de production. Par exemple, le coût d’une usine de semi-conducteurs est progressivement passé de 1 milliard de dollars en 1980 à plus de 5 milliards en 2008.
La recherche d’une meilleure efficacité industrielle a donc conduit à un phénomène de désintégration verticale sur une chaîne de valeur. La responsabilité d’un segment est confiée aux partenaires les plus efficaces, car le risque doit être supporté par celui qui est le mieux à même de le maîtriser. Or rien ne garantit a priori que le meilleur partenaire d’une entreprise se trouve dans le même pays. Au contraire, les logiques de spécialisation ont favorisé l’émergence d’entreprises régionales, voire mondiales, capables de satisfaire de nombreux clients, comme Foxconn dans l’assemblage d’équipements électroniques ou les grands équipementiers automobiles et aéronautiques.
Pour saisir les choix des entreprises face à la mondialisation, il est donc important de comprendre quelles sont les opportunités se présentant à elles pour se réorganiser et être plus efficaces, soit dans l’accès aux marchés, soit dans la production. Les possibilités offertes par la mondialisation transforment la manière dont les firmes peuvent s’organiser, démultipliant les opportunités. Si la sous-traitance n’est ainsi pas nouvelle, la modularité permet aujourd’hui à une entreprise de confier la responsabilité complète d’un segment donné de la conception ou de la production d’un produit à des partenaires extérieurs, parfois à l’autre bout du monde grâce à la modularisation [14], qui permet un approfondissement de la division des tâches à l’échelle internationale au sein d’une chaîne de valeur.
Le secteur de l’électronique est très représentatif de cette évolution. Par exemple, pour un iPad ou un iPhone assemblé en Chine, la valeur ajoutée locale ne représente en fait que 5 % à 7 % du prix de vente final [15]. Une très grande partie des produits intermédiaires sont importés de Taiwan, du Japon, des États-Unis, de Malaisie ou encore de Corée du Sud, de sorte que certains n’hésitent pas à parler de produits « made in monde » [16]. La mondialisation actuelle se caractérise donc de manière croissante par ce que certains économistes ont appelé un commerce des tâches [17].
Cette profonde transformation du système productif rend l’interdépendance toujours plus grande entre pays, car les chaînes de valeurs sont très internationalisées. Ainsi, les échanges de produits intermédiaires au niveau international ont été multipliés par deux entre 2004 et 2014, mais les chiffres montrent que la Chine est bien devenue l’usine du monde. En effet, ses importations de produits intermédiaires ont été multipliées par trois et ses exportations par quatre. Même la France, qui avait déjà une économie très ouverte, a vu ses échanges de produits intermédiaires augmenter d’un tiers sur cette période pour les exportations et de plus de 40 % pour les importations.
Protectionnisme improbable, confrontations commerciales possibles
De ce fait, la mise en place de mesures protectionnistes peut s’avérer difficile, voire périlleuse, car les protections gagnées d’un côté se paient par un surcoût des achats de produits intermédiaires de l’autre, voire se traduisent par des difficultés pour vendre à l’international. C’est d’ailleurs ainsi que nous pouvons nous étonner de la position de Boeing quant à la Border Adjustment Tax. Au-delà des avantages immédiats en matière d’impôt et de soutien aux exportations, l’entreprise serait en effet négativement impactée par le surcoût des composants et équipements intermédiaires qu’elle doit en grande partie importer pour fabriquer ses avions. Le 787, par exemple, est l’archétype d’un produit dont la valeur ajoutée est en très grande partie créée en dehors des États-Unis – ses composants venant du Japon, d’Italie, du Mexique, etc.
Si les entreprises cherchent bien à se protéger face à leurs concurrentes, le retour d’un protectionnisme radical apparaît néanmoins difficile, voire contreproductif ou nécessiterait de repenser en profondeur l’organisation des chaînes de valeur pour éviter les conséquences d’un cloisonnement des marchés. Ceci supposerait aussi de trouver une demande intérieure capable de prendre le relais d’une diminution des ventes internationales qui ne manquerait pas de résulter de mesures de rétorsion entre pays.
Le monde n’est cependant pas à l’abri d’une approche sélective du protectionnisme, bien éloignée de la vision de Donald Trump, pour renforcer les avantages comparatifs des entreprises dans un pays donné, ou d’une « course aux armements » en matière de mesures protectionnistes afin de servir de levier dans des négociations commerciales internationales de plus en plus tendues sur les conditions d’accès aux marchés.
- [1] OMC, « Le nombre mensuel moyen des nouvelles restrictions au commerce établies par les Membres de l’OMC est au plus bas depuis 2008 », Communiqué de presse, Genève, 24 juillet 2017.
- [2] Commission européenne, « Rapport : Montée du protectionnisme : l’UE réussit à faire tomber des barrières », Communiqué de presse, Bruxelles, 26 juin 2017.
- [3] Selon les dernières données de l’OMC disponibles.
- [4] Données issues du rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), World Investment Report 2017, Genève, Nations unies, 2017.
- [5] Le commerce captif désigne les échanges internationaux qui s’effectuent entre filiales d’une entreprise multinationale et qui reflètent donc un mode d’organisation interne à celle-ci.
- [6] Robert Reich, Supercapitalism : The Transformation of Business, Democracy, and Everyday Life, New York, First Vintage Books, 2007.
- [7] Voir Renaud Bellais, « Une irrésistible ascension des entreprises des pays émergents ? Crise économique et nouveau paysage industriel mondial », La Revue internationale et stratégique, n° 86, IRIS Éditions – Armand Colin, été 2012.
- [8] Emmanuel Grasland, « Les usines françaises commencent à bénéficier de la reprise », Les Échos, 28 septembre 2017.
- [9] OMC, Tour d’horizon de l’évolution de l’environnent commercial international, Genève, novembre 2016.
- [10] Dominic Gates, « Boeing backs tax overhaul that stirs fears of trade war », Seattle Times, 9 avril 2017.
- [11] Gary C. Hufbauer et Sean Lowry, « US Tire Tariffs : Saving Few Jobs at High Cost », Policy Brief, n° 12-9, Peterson Institute for International Economics, avril 2012.
- [12] Suzanne Berger, Notre première mondialisation : Leçons d’un échec oublié, Paris, Seuil, 2003.
- [13] Voir Arnaud Costinot, Jonathan Vogel et Su Wang, « An Elementary Theory of Global Supply Chains », Working Paper, n° 16 936, NBER, avril 2011.
- [14] Suzanne Berger, Made in Monde. Les nouvelles frontières de l’économie mondiale, Paris, Seuil, coll. « Points Économie », 2005, pp. 299-300.
- [15] Kenneth Kraemer, Greg Linden et Jason Dedrick, « Capturing Value in Global Networks : Apple’s iPad and iPhone », University of California – Syracuse University, juillet 2011.
- [16] Suzanne Berger, Made in Monde, op. cit.
- [17] Gene Grossman et Esteban Rossi-Hansberg, « Trading Tasks : A Simple Theory of Offshoring », American Economic Review, vol. 98, n° 5, 2008.