Mars 2018
Effondrement, adaptation ou prospérité à l’heure du changement climatique / Par Emmanuel Hache
Agir pour le climat : arènes, enjeux, pouvoirsRIS 109 - Printemps 2018
« Les systèmes tiennent souvent plus longtemps qu’on ne le pense, mais finissent par s’effondrer beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine »
Kenneth Rogoff, Le Monde, 17 juin 2011
À propos de : Armel Campagne, Le capitalocène. Aux racines historiques du dérèglement climatique, Paris, Éditions Divergences, 2017, 210 p.
Romain Felli, La grande adaptation. Climat, capitalisme et catastrophe, Paris, Seuil, coll. « Anthropocène », 2016, 240 p.
Tim Jackson, Prospérité sans croissance. Les fondations pour l’économie de demain, Louvain-la-Neuve, Deboeck Supérieur, coll. « Planète en jeu », 2017, 304 p.
Paul Jorion, À quoi bon penser à l’heure du grand collapse ?, Paris, Fayard, 2017, 180 p.
Baptiste Monsaingeon, Homo detritus. Critique de la société du déchet, Paris, Seuil, coll. « Anthropocène », 2017, 288 p.
Pablo Servigne et Raphaël Stevens, Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, Paris, Seuil, coll. « Anthropocène », 2015, 304 p.
Jean-Michel Valantin, Géopolitique d’une planète déréglée. Le choc de l’Anthropocène, Paris, Seuil, coll. « Anthropocène », 2017, 336 p.
Le 13 novembre 2017, plus de 15 000 scientifiques alertaient, dans une tribune, quant à la nécessité de réduire l’empreinte écologique humaine sur les différents écosystèmes [1]. Si leur préconisation de politique démographique – une stabilisation de la population pour éviter une pression supplémentaire sur les ressources – se trouve largement discutable [2], ce cri d’alarme met surtout en évidence, sur la base de neuf indicateurs [3] suivis depuis 1960, l’accélération de la dégradation de l’état de la planète. En 1992, déjà, près de 1 700 chercheurs indépendants ainsi que l’Union of Concerned Scientists émettaient un « premier avertissement des scientifiques du monde à l’égard de l’humanité » et appelaient à diminuer considérablement les pressions sur l’environnement.
Ces appels de scientifiques, de même que l’organisation des différentes conférences des parties (COP) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ne sont pas sans rappeler ce qu’écrivait de manière prospective René Passet, l’un des pères de la pensée écologique en France, dans son ouvrage L’économique et le vivant [4] publié en 1979, à savoir que l’accumulation des savoirs dans l’ensemble des disciplines scientifiques a notamment permis à l’homme de prendre conscience des limites imposées par la capacité de régénération de son milieu. Toutefois, R. Passet insistait également sur d’autres groupes de phénomènes ayant commencé à structurer le monde depuis la révolution industrielle. Par exemple, l’effet de masse démographique s’est accompagné d’une demande croissante en équipements, qui a elle-même réclamé des gains en matière d’efficacité, de vitesse et de rendement.
Ses conséquences sur les niches écologiques n’ont été en rien négligeables. Les mutations engendrées par cet « envahissement humain » se sont notamment caractérisées par une exigence d’adaptation des écosystèmes naturels aux besoins de l’homme, retournant ainsi la logique observée avant la révolution industrielle. En effet, avant cette rupture historique, l’homme s’adaptait nécessairement aux exigences de son environnement, que ce soit dans son alimentation – céréales, viandes –, son habitat – bois, pierre – ou ses différentes forces motrices – travail animal et humain, cours d’eau, vent. L’industrialisation, si elle a permis d’accélérer le développement urbain, a créé de facto les premiers effets de concentration et d’externalités dépassant les capacités d’absorption originelles des milieux naturels. Elle a mené progressivement à une accélération des rythmes, une logique renforcée par un mouvement observé dans tous les domaines de l’activité économique, qui nous rapproche jour après jour des limites physiques de notre monde.
De l’origine des théories de l’effondrement
Cette notion de « limite dans un monde fini » trouve aujourd’hui sa place dans nombre d’ouvrages consacrés à la thématique de l’effondrement, « ce processus à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne sont plus fournis (à un coût raisonnable) à une majorité de la population par des services encadrés par la loi » (Pablo Servigne et Raphaël Stevens, p. 9.). Le livre très pédagogue et romancé de Jared Diamond, Collapse [5], paru en 2005, ou celui plus documenté de Joseph Tainter, The Collapse of Complex Societies [6], en 1990, avaient ouvert la voie et mis en évidence la mécanique complexe des comportements sociétaux dans les processus d’effondrement. Ils mettaient notamment en exergue le péril environnemental – et sa non-prise en compte – et la myopie des acteurs face à ce danger comme source de disparition des sociétés passées (colonies vikings du Groenland, Indiens mimbres, civilisations moche et inca, etc.). La recrudescence actuelle d’ouvrages sur les questions environnementales, la volonté d’ériger cette thématique en science à travers la notion de collapsologie, ne doivent pas occulter le travail historique réalisé par de nombreux penseurs, économistes ou écologues depuis plusieurs siècles.
De Paul Valéry – « Le temps du monde fini commence » [7] – aux idées développées par Nicholas Georgescu-Roegen dans les années 1960 et le rapport Meadows dans les années 1970, les questions d’effondrement, de limites et de découplage entre consommation de matières premières et croissance ont constitué les bases des travaux scientifiques. Dès le XIXe siècle, l’économie classique a, par exemple, posé les premiers jalons d’une pensée causale entre la démographie et les ressources naturelles. Thomas Robert Malthus (1766-1834) s’interrogea ainsi sur les catastrophes à venir dans son célèbre Essai sur le principe de population. Les questions de reproduction et d’effondrement du système s’appuyaient, dans la pensée de T. R. Malthus, sur des principes méthodologiques issus des mathématiques, avec une divergence entre une croissance exponentielle ou géométrique de la population et l’augmentation arithmétique des ressources naturelles. Afin de contrer cette trajectoire civilisationnelle périlleuse, l’économiste avait identifié deux types de politiques permettant de prévenir la surpopulation : les préventives, œuvrant à la limitation de la natalité par la contrainte morale (chasteté, mariage tardif), ou les destructives, notamment les conséquences des guerres ou des maladies infectieuses. T. R. Malthus s’intéressa plus particulièrement aux premières pour modifier les trajectoires de surpopulation et pour revenir à un certain équilibre entre les tendances démographiques et la production alimentaire.
Cette approche malthusienne se retrouve quelques décennies plus tard chez William Stanley Jevons [8], dans l’un des premiers ouvrages consacrés à l’épuisement d’une ressource énergétique, The Coal Question [9]. W. S. Jevons met alors en évidence une consommation de charbon croissant à un rythme géométrique en raison de la diffusion des usages charbonniers, face à une production de charbon évoluant dans un contexte de rendements décroissants. Ses premiers travaux jettent les bases d’une étude des relations entre les processus d’accélération technologique et la diminution des coûts. W. S. Jevons formalise cette intuition à travers ce que les économistes appellent le paradoxe de Jevons, ou l’effet rebond, qui veut que « l’accroissement de l’efficacité technologique dans l’utilisation d’une ressource naturelle comme le charbon ne réduit pas la demande pour cette ressource, mais l’accroît au contraire » [10].
Le Club de Rome et le rapport des limites : l’effondrement en équations
Trois débats – la diffusion des technologies nucléaires, l’usage massif des pesticides et une forme de catastrophisme démographique [11] – poussent les préoccupations environnementales sur le devant de la scène dès 1945, aux États-Unis. Toutefois, il faut attendre les années 1960 pour que se généralisent, au niveau international, les questionnements sur l’épuisement des ressources naturelles dans le contexte de croissance économique des Trente Glorieuses (1945-1973).
Le véritable catalyseur de la prise de conscience environnementale mondiale reste la constitution du Club de Rome, en 1968. Avec le concours d’industriels et scientifiques [12], ses travaux vont permettre de rompre avec l’optimisme d’une croissance sans externalités environnementales et exposer, pour la première fois, les risques d’effondrement systémique sur la base de scenarii à long terme. Ainsi, le rapport The Limits to Growth [13], publié en 1972, fruit des travaux de simulation du Massachusets Institute of Technology (MIT), est le premier à proposer des trajectoires de dépassement et d’effondrement du système. Les modes de production et de consommation observés depuis la reconstruction post-Deuxième Guerre mondiale ont généré des externalités environnementales et un épuisement des matières premières tels que sans changements majeurs, les modes de vie actuels pourraient s’effondrer [14] avant la fin du siècle.
Si les ouvrages Road to Survival de William Vogt [15] et Our Plundered Planet de Fairfield Osborn [16] avaient permis, dès la fin des années 1940, d’alerter sur la menace globale environnementale, l’invention politique de l’environnement global [17] sera largement portée par la publication de The Limits to Growth. Le rapport acquiert une grande résonance avec une multiplication des événements durant la décennie 1970, en tout premier lieu le premier choc pétrolier de 1973. Si ce dernier trouve de prime abord une justification plus géopolitique – la guerre du Kippour – qu’économique, il est également le symbole d’un emballement du système économique observé depuis le début des années 1960. En effet, sur la période 1965-1973, le monde doit faire face à une augmentation de la demande de pétrole de près de 80 %. Ce choc est alors autant l’affirmation d’un nouveau mode de gestion du système de prix international par les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) que la réalité objective d’une accélération de la diffusion des modes de consommation au niveau international.
Le rapport du Club de Rome aura, en outre, une profonde influence sur la structuration internationale de la discipline de la prospective. Les problématiques se mondialisent et les relations entre l’énergie et l’environnement vont porter un mouvement d’industrialisation de la fabrique de scenarii. Toutefois, en spécialisant et en mathématisant une partie de ses activités, la prospective énergie-climat est devenue plus praticienne que philosophe.
Anthropocène, capitalocène, poubellocène
Les années 1990 ont apporté une rupture majeure à ce schéma : la dématérialisation progressive de l’économie, de la « nouvelle économie » et la mondialisation des systèmes de production ont permis d’occulter et de repousser la contrainte matières premières dans l’organisation du travail. Du « capitalisme sans usines » à l’ère d’Internet, en passant par la fermeture définitive de certains pans de l’industrie – plomb en Europe, charbonnages, etc. –, l’économie occidentale, par ses délocalisations, a externalisé une partie de son industrie et de sa pollution hors de ses frontières, occultant une part de ses responsabilités dans les bouleversements environnementaux.
Paradoxalement, c’est aussi durant cette décennie que certaines considérations écologiques prennent leur essor. Les conférences de Rio (1992), puis de Kyoto (1997) constituent alors des tournants dans la mise sur le devant de la scène des questions liées au « développement durable ». Pourtant, il manque toujours un retournement des logiques homme-nature qui sont au cœur de la mécanique complexe de l’effondrement.
Logique capitalistique tout d’abord, analysée par Armel Campagne, qui au concept d’anthropocène [18] préfère celui de capitalocène tant le capitalisme – et sa dynamique historique – est responsable des bouleversements environnementaux actuels. Dans ce mouvement, il suit les traces d’Andreas Malm qui, dans son ouvrage Fossil Capital. The Rise of Steam Power and the Roots of Global Warming [19], met en évidence la manière d’organiser le système productif – et non l’homme en soi – comme agent principal des évolutions écologiques. A. Campagne insiste ainsi sur le rôle de catalyseur de la révolution industrielle du XIXe siècle dans les évolutions de ce capitalisme fossile : « Aux alentours du XIXe siècle en Angleterre, l’économie devient structurellement fossile puisqu’elle doit alimenter un nombre croissant de machines-vapeur (et leurs nouvelles versions) qui, seules, peuvent faire se mouvoir des machines assurant une subordination systématique des travailleurs au capital et en même temps accélérer ces machines de manière à assurer une augmentation de la productivité du capital » (p. 80). La dépendance des trajectoires de consommation énergétique et de croissance s’est ainsi autoalimentée grâce à la double révolution du progrès technique – et de sa diffusion – et de la mise en production des énergies fossiles successives (charbon, pétrole, gaz, etc.). L’automatisation des processus de production, si elle pose des questions de substitution travail-capital, et donc in fine des conséquences en matière d’emplois, renvoie également à des questions de consommation énergétique ou de matériaux (criticité) à la suite du processus de diffusion massive des produits, et ce, malgré le progrès technique et les efforts d’efficacité énergétique (effet rebond).
L’innovation est peut-être ainsi devenue, malgré nous, ce qui nous empêche de penser la finitude du monde et l’effondrement, car si le découplage entre consommation énergétique et croissance existe, il n’est que relatif. Or, c’est bien d’un découplage absolu dont il faut parler pour atteindre les objectifs environnementaux de la fin du XXIe siècle. Si Paul Jorion questionne notamment le rôle de la science mathématique dans les dérives du capitalisme financier, c’est l’ensemble du progrès technique qu’il convient d’interroger dans notre logique de consommation. Les visions technicistes de la transition énergétique, sorte de nouveau keynésianisme vert, ornées de révolution industrielle 4.0 et de digitalisation, sont rarement discutées. Et les solutions de géoingénierie pour lutter contre le changement climatique constituent à ce niveau la réponse ultime à cette logique.
Logique de retournement dans la gestion des déchets selon Baptiste Monsaingeon, avec l’entrée de la civilisation dans l’ère du « poubellocène ». Longtemps considéré comme une source de richesse, étant donné les synergies existantes entre le rebus urbain (chiffon, os, boue et vidanges, etc.) et les secteurs industriels et agricoles, le rebus, source d’une économie circulaire avant l’âge, devient déchet. Et « si l’on a parlé d’une invention du déchet, c’est pour mieux souligner que la disparition des pratiques synergiques entre villes, campagnes et industries va faire naître une nouvelle catégorie de matières résiduelles ayant l’abandon pour seul horizon – autrement dit un stockage pour une durée indéterminée » (p. 53). C’est donc tout un système qui va être bouleversé et qui va progressivement inventer le déchet, le traiter comme une externalité négative et rendre économiquement – et non environnementalement – viable son objet en institutionnalisant le modèle de la décharge. L’économie circulaire devient linéaire et l’économique va progressivement imposer son modèle de gestion des déchets (« waste management »), source d’un nouveau marché. Le déchet, richesse de l’économie circulaire, devient le symbole d’une nouvelle rationalité économique – l’Homo detritus – avec l’avènement de l’évaluation environnementale.
Au final, c’est une fusion entre le poubellocène et le capitalocène qui nous est imposée. Dans La grande adaptation, Romain Felli en propose la synthèse et invite à observer la logique d’adaptation du système capitaliste à la dégradation de l’environnement. Ce système profiterait ainsi des dégradations environnementales pour étendre l’emprise et l’empreinte du marché à de nouveaux pays et à de nouveaux secteurs, pour ainsi maximiser les profits du capitalisme : « Si le réchauffement climatique réduit la disponibilité en eau d’une région donnée, l’économiste doit comparer les coûts de réduction des émissions de gaz à effet de serre avec ceux nécessaires à une production supplémentaire d’eau, par exemple, grâce à la construction d’une usine de dessalinisation » (p. 74). L’absence de contraintes dans les différents accords climatiques depuis les années 1960 en serait le symbole. La logique du système capitalisme ne serait pas de limiter les pollutions, mais de favoriser les logiques d’adaptation au système, permettant à de nouvelles activités capitalistes de s’imposer, avec de prime abord une recherche de nouvelle flexibilité et une réduction du rôle de l’État, devenu trop rigide dans un contexte de réchauffement climatique. Comment contrer cette logique d’adaptation ? « Au minimum, participer à un nouveau contre-mouvement de protection de la société : contre l’extension du marché, contre les conséquences du réchauffement climatique et contre l’extension du marché au nom de la protection contre les conséquences du réchauffement climatique » (p. 202). Dans le cas contraire, c’est un environnement marqué par une géopolitique volatile dans un contexte de planète déréglée que propose Jean-Michel Valantin : un choix entre une guerre mondiale de l’effondrement, sorte de scénario à la Mad Max, et le doux rêve d’une alliance stratégique internationale.
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En somme, ce sont les clés d’une économie mondiale post-croissance, source de nouvelle prospérité que Tim Jackson invite à inventer pour redessiner, entre autres, les rapports de l’homme avec la prospérité et de nouvelles formes de progrès social : « Il nous incombe de définir les limites écologiques de l’activité humaine. De nous attaquer aux inégalités systémiques qui entravent le progrès social. Nous devons réparer l’économie ignare de la croissance continuelle. Nous devons transformer la logique sociale si dommageable du consumérisme. » (p. 257), puisque, pour finir et en suivant la philosophie traditionnelle Ubuntu, « Je suis parce que nous sommes » (p. 258).
Il conviendra, dès lors, de sortir de la passivité ou de la réactivité pour aller progressivement vers des logiques de préactivité – se préparer – et de proactivité – agir. En ce sens, il nous faut désormais convier les mots de Gaston Berger : « Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu’à inventer » [20].
- [1] « World Scientists’ Warning to Humanity : A Second Notice », BioScience, vol. 67, n° 12, décembre 2017.
- [2] Cette politique oublie, par exemple, les inégalités observées dans les émissions de doixyde de carbone (CO2) à l’heure actuelle. En effet, à l’échelle internationale, 10 % des populations les plus riches émettent 50 % du CO2, 50 % des populations les plus pauvres émettent moins de 10 % du CO2. Dès lors, ce sont plutôt des questions comportementales (surconsommation des populations riches, gaspillage, etc.) qu’il convient peut-être d’étudier en premier lieu avant de prôner une stabilisation de la population mondiale.
- [3] Sur les neuf indicateurs suivis, seul celui de l’ozone stratosphérique évolue favorablement. Les autres indicateurs ont tous connu une forte dégradation dans les années récentes : eau douce par tête, capture de pêche, zones mortes maritimes, forêts, espèces vertébrées, émissions de CO2, changement de température, population.
- [4] René Passet, L’économique et le vivant, Paris, Payot, coll. « Petite bibliothèque Payot », 1979.
- [5] Jared Diamond, Collapse : How Societies Choose to Fail or Succeed, New York, Viking-Penguin, 2005.
- [6] Joseph A. Tainter, The Collapse of Complex Societies, Cambridge, Cambridge University Press, 1990.
- [7] Paul Valéry, Regards sur le monde actuel, Paris, Librairie Stock, Delamain et Boutelleau, 1931.
- [8] Les bases de la théorie néoclassique sont simultanément jetées entre 1870 et 1874 à Lausanne par Léon Walras, à Vienne par Karl Menger et à Londres par William Stanley Jevons.
- [9] William Stanley Jevons, The Coal Question. An Inquiry Concerning the Progress of the Nation, and the Probable Exhaustion of Our Coal-Mines, Londres, Macmillan and Co., 1865.
- [10] Ibid., p. 75 : « But the economy of coal in manufactures is a different matter. It is wholly a confusion of ideas to suppose that the economical use of fuel is equivalent to a diminished consumption. The very contrary is the truth. »
- [11] Cette question a trouvé toute sa résonance dans la couverture du magazine Time du 11 janvier 1960 avec le titre « That population explosion ».
- [12] Aurelio Peccei, membre du conseil d’administration de FIAT ; Alexander King, ancien directeur scientifique de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ; Jay Forrester (MIT), etc.
- [13] Halte à la croissance ? dans sa traduction française.
- [14] Ibid., p. 127 : « We can thus say with some confidence that, under the assumption of no major change in the present system, population and industrial growth will certainly stop within the next century, at the latest ».
- [15] William Vogt, Road to Survival, Whitefish, Literary Licensing, 2013 [W. Sloane Associates, 1948].
- [16] Fairfield Osborn, Our Plundered Planet, Londres, Faber & Faber, 1949.
- [17] Termes empruntés à Yannick Mahrane, Marianna Fenzi, Céline Pessis et Christophe Bonneuil, « De la nature à la biosphère. L’invention politique de l’environnement global, 1945-1972 », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 113, janvier-mars 2012.
- [18] Le concept d’anthropocène a été proposé par le prix Nobel de chimie et météorologue Paul Josef Crutzen en 2002, avant d’être progressivement intégré par l’ensemble du champ des sciences humaines.
- [19] Andreas Malm, Fossil Capital. The Rise of Steam Power and the Roots of Global Warming, Londres, Verso, 2016.
- [20] Gaston Berger, Phénoménologie du temps et prospective, Paris, Presses universitaires de France, 1964, p. 233.