Études / Industrie de défense et de haute technologie
27 juin 2014
RESBAT : Composantes politico-militaire, économique et sociétale d’une cyberstratégie française : agir dans la dimension sémantique du cyberespace
Rares sont ceux qui doutent de la nécessité d’une cyberdéfense nationale. On peut discuter de son organisation, de l’ampleur des efforts entrepris, de son financement ou de son développement mais, au final que notre pays doive assurer son indépendance contre des dangers venus du cyberespace, voilà qui ne fait guère débat.
Aussi, cette étude ne porte-t-elle pas essentiellement sur les infrastructures numériques, la protection, la résilience et la cybersécurité en général, mais sur des enjeux stratégiques. Partant de l’analyse de cas pratiques de cyberagressions, elle se propose de discerner les logiques (technique, stratégique, parfois idéologique) qui se profilent derrière les attaques.
En cyberstratégie, l’incertitude ne naît pas seulement de la difficulté d’attribuer l’attaque, mais aussi des aléas qu’implique l’emploi d’armes nouvelles et souvent pas ou peu testées, notamment parce qu’elles sont souvent à emploi unique. L’incertitude est également liée à l’interprétation des faits et des intentions : avons-nous bien compris le « message » ? l’enchaînement des réactions est-il bien celui qui était espéré ?
L’incertitude est aussi à la mesure des possibilités stratégiques qu’ouvre le cyberespace. Ce dernier est hétérogène. D’ailleurs la majorité des chercheurs le décrit comme divisé en « couches ».
La couche matérielle est composée de tous les appareils et vecteurs comme les câbles, nécessaires à l’interconnexion générale. Les objets qui composent cette couche sont situées sur le territoire d’un État. Ils peuvent subir des opérations de pénétration, destruction, altération, contrôle ; une réalité à rappeler alors que le cyberespace est souvent décrit comme affranchi des contraintes matérielles ou des frontières…