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En novembre 2008, les dirigeants des pays du G20 s’entendent, face à la dépression qui s’annonce, afin d’éviter un repli protectionniste qui aggraverait davantage la situation. Leur déclaration commune tend alors à suggérer que le libre-échange – au sens de l’ouverture des économies – n’est plus une évidence. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, celui-ci fut défendu parce que le commerce pouvait permettre de créer des liens et des coopérations entre États, et soutiendrait donc la paix. Il fut aussi un extraordinaire vecteur d’ouverture et de développement économiques, offrant de nombreuses opportunités aux entreprises américaines, puis européennes et, enfin, émergentes, conduisant à une intégration croissante des économies, résumée par le vocable de « mondialisation ». Dans une perspective historique toutefois, il demeure un phénomène exceptionnel, et donc potentiellement réversible.
Dans un contexte de ralentissement de la croissance des flux commerciaux depuis 2015 et de repli dans un certain nombre de pays, le libre-échange se trouve aujourd’hui critiqué, voire contesté. A-t-il toutefois réellement existé ? C’est souvent la question que posent ses partisans, expliquant qu’il est imparfait parce que non abouti. Au-delà des conséquences économiques, ce dossier vise à réfléchir et à débattre sur les différents aspects du libre-échange, sur ses liens avec les relations internationales et sur les modifications des rapports de forces qu’il induit, ainsi qu’à penser son avenir.