Elle était prévisible Soit la candidature de Abdoulaye Wade était acceptée par le Conseil constitutionnel, et ses opposants avaient annoncé qu’ils allaient manifester de façon violente, soit elle était refusée, et ce sont ses partisans qui auraient créé des problèmes. On est dans un scénario écrit à l’avance. Ce qui est malheureux, c’est que le Sénégal, qui a été le premier pays africain à promouvoir la démocratie devient maintenant un peu le mauvais élève de la classe
Non, parce qu’en Afrique, auparavant, il n’y avait pas d’élections ouvertes et libres
Aujourd’hui, sans devenir la norme, il y en a beaucoup plus Ce qui est regrettable, c’est que le Sénégal a été un modèle pour l’Afrique en matière de transition démocratique Le président Senghor a été le premier à renoncer volontairement au pouvoir Il a préparé sa succession en laissant Abdou Diouf (ancien président de la République du Sénégal, NDLR) se faire élire. Diouf a été le premier a reconnaître sa défaite face à Wade, même si ses partisans le poussaient à ne pas reconnaître le vote. Malheureusement Wade, lui, veut s’accrocher au pouvoir de façon très contestable. Alors que le Sénégal était un pays dont le prestige tenait en partie à son avancée démocratique, Wade en ternit l’image.
C’était à la fois symptomatique d’un rejet de Wade, et en même temps, au Sénégal, on aime bien les diplômes, les intellectuels Youssou N’dour n’aurait pas pu gagner les élections On lui reprochait de ne pas avoir les diplômes nécessaires Le refus de sa candidature va renforcer son opposition au candidat sortant.
On sait quand ça commence à dégénérer On ne sait jamais quand ça finit. Les gens vont-ils se calmer et laisser les urnes trancher ou le Sénégal va-t-il entrer dans un cycle de contestation violente ? Souhaitons que les choses rentrent dans l’ordre et que ceux qui s’opposent à Wade le fassent par leur vote le 26 février et non pas par des violences.