Pour le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), il y a plus de raisons d’être optimiste depuis un an qu’on ne l’a été au cours des dix dernières années
Dans la mesure où les talibans afghans protégeaient Ben Laden, ils en portaient la responsabilité. Les États-Unis pouvaient agir en légitime défense, car ils avaient le soutien de la communauté internationale.
En revanche, tout a dérapé lorsque Georges Bush a voulu étendre la guerre en passant de l’Afghanistan à l’Irak. En s’attaquant à l’Irak, les États-Unis ont perdu en prestige, en popularité et ils ont très largement brouillé leur image, sans parler des conséquences dramatiques de la guerre d’Irak, qui a plutôt stimulé le terrorisme ! Sa guerre a été un échec.
Depuis que Barak Obama a modifié la stratégie américaine, la guerre contre le terrorisme a marqué des points parce que des coups ont été portés à l’organisation terroriste Al Qaïda. Le discours politique d’Obama ressemble moins à de la propagande pour ceux qui veulent creuser un vrai fossé entre le monde musulman et le monde occidental. Ceux qui s’étaient opposés à la guerre d’Irak en 2003 ont eu raison.
Non. Mais cela n’a rien à voir avec le 11 septembre. Il y a un déclin relatif des États-Unis, dû à l’émergence de certains pays comme la Chine, le Brésil ou l’Inde. De manière générale, nous assistons à la fin du monopole américain et des pays occidentaux.
Sa situation s’est dégradée. L’Islam a été stigmatisé. Dix ans après, le printemps arabe vient clore cela. Ces pays peuvent avoir une expression politique propre et la démocratie peut exister sans passer par une guerre extérieure annoncée par les néoconservateurs américains.
En utilisant une réponse militaire et en accroissant le fossé existant entre le monde musulman et le monde occidental, Bush a réagi exactement comme le souhaitait Ben Laden.
Heureusement, quelques années plus tard, Obama d’un côté, et le Printemps arabe de l’autre ont comblé ce fossé. Et si pendant dix ans, nous avons vécu dans une période assez noire, avec le risque d’un choc des civilisations, aujourd’hui, on s’éloigne de cette zone dangereuse. Bien sûr, on ne peut pas être radicalement optimiste car il y aura toujours des conflits et des attentats ! Cela étant, il y a quand même plus de raisons d’être optimiste depuis un an qu’on ne l’a été au cours des dix dernières années.