Par la voix de Jean-Marc Ayrault, le groupe socialiste à l’Assemblée a demandé mardi que la France reconnaisse l’Etat palestinien à l’Assemblée générale des Nations Unies
Une position qui n’est pas nécessairement celle de tous les candidats à l’investiture socialiste pour la présidentielle. Manuel Valls, par exemple, estime que Paris ne doit pas approuver la démarche du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui demandera officiellement vendredi l’adhésion de la Palestine en tant que 194e Etat membre de l’ONU.
La question du conflit israélo-palestinienne n’a guère été abordée dans le cadre de la campagne présidentielle française, ni même de la primaire socialiste. Trois questions à Pascal Boniface, Directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).
Avant, le Parti Socialiste défendait Israël parce qu’il estimait que ce pays était la seule démocratie dans cette région du monde et parce que la communauté juive est attachée à Israël.
Or Israël n’est plus la seule démocratie de la région, et il faut maintenant trancher entre deux positions opposées, faire un choix. Ce n’est plus possible de ménager la chèvre et le chou. Jusque là, le PS s’abritait derrière un écran de fumée, se disant pour la paix. On évitait de nommer les responsables de la situation alors que jusqu’à preuve du contraire, c’est plutôt Israël qui occupe la Palestine que l’inverse.
C’est un sujet majeur. Certes, la politique étrangère compte peu dans une campagne présidentielle, mais elle peut faire la différence. Les élections, ça se joue à pas grand-chose.
Il y a une gêne au PS comme à l’UMP sur le conflit israélo-palestinien alors que le Parti communiste et les Verts ont une position claire.
Au Parti socialiste, la base est beaucoup plus palestinienne que le sommet. Il y a beaucoup de comités locaux actifs qui pensent qu’il y a une absence de courage chez les dirigeants. Ce qu’on pourra reprocher à ceux qui ne prennent pas position, c’est leur manque de clarté.
Au total, ce sont 110 parlementaires, y compris des députés européens et des sénateurs. Il y a 10% à peine de l’Assemblée. C’est moins net qu’auparavant. Il y a quelques années, il y en aurait eu beaucoup plus.