PERSAN : Evaluer la performance des sanctions internationales

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  • Sylvie Matelly

    Sylvie Matelly

    Ancien.ne chercheur.se à l'IRIS

  • Carole Gomez

    Carole Gomez

    Chercheuse associée à l’IRIS

  • Samuel Carcanague

    Samuel Carcanague

    Spécialiste de l’espace post-soviétique et les questions énergétiques

  • Philippe Barbet

    Philippe Barbet

    Professeur, Université Paris 13

  • Julien Vaudray

    Julien Vaudray

    Maître de conférences, Université Paris 13

La fin de la guerre froide n’a pas seulement entraîné la fin d’un monde bipolaire, elle a aussi vu émerger une diversification des crises politiques et géopolitiques à travers le monde. Dans ce contexte, l’Organisation des Nations unies s’est révélée particulièrement active. Les opérations de maintien de la paix se sont multipliées et l’usage des sanctions économiques s’est généralisé dans les situations où un conflit n’était ni souhaitable, ni envisageable. Alors que certains auteurs n’hésiteront pas à parler de sanctions decade pour désigner les années 1990, force est de constater que ces sanctions se sont multipliées les années suivantes. Pourtant, au tournant du XXIème siècle, et notamment suite à l’embargo contre le régime de Saddam Hussein et ses conséquences humanitaires désastreuses, ces mesures sont très critiquées par les ONG qui soulignent leurs effets pervers et les dommages qu’elles causent aux populations sans pour autant être induire les changements pour lesquelles elles ont été instaurées. En outre, de nombreuses réflexions émergent sur une nécessaire amélioration des dispositifs de sanctions, débouchant sur le concept de smart sanctions (notamment « les sanctions ciblées »), lancé par les gouvernements britannique et américain en mars 2001. Les sanctions connaissent alors un nouveau regain d’intérêt de la part des États mais aussi des Nations unies, car ces mesures ciblées sont jugées plus pertinentes, d’autant plus à une période où les opérations extérieures se révèlent coûteuses tant sur les plans financiers qu’humains, peu efficaces et souvent déstabilisantes pour les régions concernées. La sanction apparaît alors comme une alternative à ces opérations militaires et le nombre de régimes de sanctions unilatérales (c’est à dire prononcés par un pays) et multilatérales (ONU, Union européenne ou organisations régionales) s’accroit. Cette évolution porte aussi sur les destinataires de ces mesures, puisque les pays ciblés peuvent être des puissances majeures (la Russie par exemple)…