L’orthodoxie en Russie et en Ukraine, un impact politique entre les deux pays et un outil de soft power russe

  • Léa Lavaud

    Léa Lavaud

    Chargée de mission, Fédération internationale des universités catholiques (FIUC), étudiante à IRIS Sup’

La Russie et l’Ukraine partagent une histoire commune qui a été marquée par de nombreux affrontements tant politiques que militaires, se déplaçant parfois dans la sphère religieuse. Historiquement, depuis le IXe siècle, l’Ukraine, ancienne république de l’URSS, et la Russie partagent une origine culturelle commune. L’Ukraine est divisée entre l’Ouest, de langue ukrainienne et tournée vers l’Europe, et l’Est, avec la Crimée, majoritairement russophone et tournée vers Moscou. Les tensions politiques à la suite de la chute de l’URSS, en 1991, s’enchaînent après l’indépendance de l’Ukraine. Les évènements de 2014, puis l’actualité récente de 2021 témoignent de ces soubresauts.

Au cœur de ces oppositions, la sphère religieuse a tendance à s’immiscer dans les contestations au travers des reconnaissances des Églises et de l’appartenance d’un groupe à un patriarcat en particulier (Constantinople, Moscou, Kiev). En effet, les deux États sont majoritairement orthodoxes, soit environ 71 % de la population russe et 78 % de la population ukrainienne. La Russie regroupe la première population orthodoxe dans le monde, et l’Ukraine la troisième, l’Éthiopie se situant entre les deux. Cependant, l’orthodoxie russe et l’orthodoxie ukrainienne sont divisées. Les politiques de ces deux pays sont très imprégnées de la culture religieuse. Ainsi, cette dernière représente un moyen d’action pour les autorités publiques.

Il faut toutefois préciser que la Russie comme l’Ukraine comptent dans leurs populations des protestants et des catholiques, mais aussi des musulmans, des juifs, des bouddhistes et également des adeptes de diverses sectes.