L’implantation des groupes terroristes au Nord du Ghana

  • Arthur Banga

    Arthur Banga

    Enseignant-chercheur Université Houphouët-Boigny Directeur de séminaire à l’École de Guerre de Zambakro (Côte d’Ivoire)

Le Ghana, pays côtier d’Afrique de l’Ouest, est une exception quand il s’agit d’analyser le terrorisme dans la sous-région. Il est, à ce jour, le seul pays frontalier du Burkina Faso à ne pas avoir connu d’attaques terroristes sur son sol, même si l’on en présume quelques tentatives. Dès lors, la pression intense des groupes terroristes interroge sur la durée de cette « exception ghanéenne ». Pour preuve, le ministre ghanéen de la Défense, Dominic Nitiwul, en commentant devant le Parlement une tentative d’attentat à la bombe dans le nord du pays le 9 février 2023 affirme : « Si nous n’arrêtons pas maintenant ce qui est en train de se passer à Bawku, nous risquons une situation où le Ghana pourrait être touché par des attaques terroristes ». Un aveu qui en dit long sur les menaces sécuritaires et sur l’intention des Groupes armés terroristes (GAT) présents au Burkina Faso voisin – et, plus largement, au Sahel – de prendre le Ghana pour cible. Ce constat conduit à une réflexion que nous pourrons bâtir autour de la question suivante : quel est le modus operandi des GAT pour s’ancrer dans le nord du Ghana ? Au-delà, quelles sont les vulnérabilités qui pourraient faciliter leurs implantations ?

Les entretiens avec des experts et des sources sécuritaires, d’une part, et la consultation de nombreux rapports sur la question d’autre part, nous ont permis de proposer une réponse à la problématique posée. Nous la structurons en deux parties. La première analyse les éléments qui favorisent l’implantation des GAT. La deuxième se consacre à leurs stratégies d’implantation et questionne les solutions proposées…

Note d’analyse réalisée dans le cadre de l’Observatoire Sahel n°2021-01 pour le compte de la Direction générale des relations internationales et stratégiques du ministère des Armées.