L’évolution de la posture de défense du Japon et l’Alliance : interarmisation, interopérabilité et « discussions nucléaires » avec les États-Unis ?

  • Marianne Péron-Doise

    Marianne Péron-Doise

    Directrice de l’Observatoire géopolitique de l’Indo-Pacifique, chercheuse associée à l’IRIS

En décembre 2022, le Japon a redéfini sa politique de sécurité avec trois documents décisifs : une Stratégie de sécurité nationale (NSS), une Stratégie de défense nationale (NDS) et un Programme de renforcement de la défense (Defense BuildUp Program). Attendues de longue date, ces publications comportent des éléments profondément transformateurs, ouvrant la perspective de changements significatifs au sein de l’Alliance américano-japonaise. Tout en témoignant du sentiment d’insécurité accru de Tokyo au cours de la dernière décennie, elles ont révélé l’ampleur de la réflexion engagée sur la mise en place de moyens par lesquels les Forces d’autodéfense japonaises (FAD) pourraient jouer un rôle plus important. Ceci notamment en soutien à la stratégie indopacifique américaine, à la fois pour des opérations conventionnelles et nucléaires. Le Japon a ainsi annoncé une augmentation significative du budget de la défense étalée jusqu’en 2027 ainsi que l’acquisition de capacités de contre-attaque via des missiles à longue portée, tels que les missiles surface-navire de type 12 (12SSM) et des Tomahawks américains. Il prévoit également d’intégrer les FAD dans une nouvelle structure de commandement interarmées d’ici mars 2025…