L’Église orthodoxe à l’heure de la crise économique grecque

  • Nicolas Kazarian

    Nicolas Kazarian

    Enseignant à l’Institut Saint-Serge (Paris)

À l’heure où la Grèce ploie sous la pression de la crise, les fondamentaux économiques et idéologiques de l’Europe unie sont eux aussi fragilisés. En effet, le déficit abyssal de la République hellénique, qui atteint les 12,7% de son PIB, fait frissonner la zone euro tout entière. La dette grecque, quant à elle, constituerait 113% de son PIB ; le pays de Socrate et de Platon a donc besoin de renflouer ses caisses, et vite. L’Etat grec a ainsi d’ores et déjà annoncé qu’il comptait faire une économie de 2 milliards d’euros sur ses dépenses publiques. Il attend aussi de nouvelles recettes fiscales à hauteur de 2 milliards d’euros, par la création de nouvelles taxes tout en renforçant la lutte contre l’évasion fiscale. Pour ce faire, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou, a annoncé, le 15 mars 2010, un plan de redressement financier, soumis à la commission ad hoc du Parlement grec et approuvé par le conseil des ministres de la zone euro. À ce titre, l’une des propositions vise à imposer les biens ecclésiastiques au même titre que des personnes morales de droit public, ce qui n’était pas le cas précédemment. La crise économique est donc en train de créer une nouvelle configuration des relations qu’entretiennent l’Etat et l’Eglise orthodoxe en Grèce. Nous analyserons ici les enjeux d’une telle évolution.