La « centralité » de l’ASEAN dans l’Indopacifique : une relecture de « l’omni-enchevêtrement »

  • Éliot Duron

    Éliot Duron

    Diplômé en Géopolitique et Prospective à IRIS SUP’

Les pays d’Asie du Sud-Est, très courtisés par les grandes puissances, ont su jusqu’à présent, et avec beaucoup d’habileté, éviter tout alignement sur l’une ou sur l’autre. La notion de « centralité de l’ASEAN », au coeur de l’ensemble des stratégies indopacifiques répertoriées, les place désormais dans une position d’équilibrisme périlleux. L’association elle-même a dû adopter ce concept d’Indo-Pacifique et s’est sentie contrainte d’entériner à son tour cette notion de centralité, sachant qu’il est vrai que depuis sa création en 1967, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) est au coeur de tous les dialogues politiques, économiques et stratégiques qui comptent en Asie. Pourtant, il lui apparait de plus en plus ardu de se tenir à distance de la rivalité croissante entre les États-Unis et la Chine dont les activités navales concurrentes en mer de Chine du Sud et dans les eaux proches de Taïwan pèsent de plus en plus sur les équilibres régionaux. Les stratégies d’évitement mises en place jusqu’à présent (balancing, bangwagoning, hedging), mais surtout « l’omni-enchevêtrement » seraient-elles dépassées ? …