Conférence-débat organisée par l’IRIS.
La Chine en quarantaine : d’une manière absolument inédite, cet Etat-continent s’est fermé au reste du monde pour cause de pandémie. Les mesures drastiques prises par l’Etat-Parti en matière sanitaire semblent inversement proportionnelles à la lenteur bureaucratique que le gouvernement central impute désormais aux cadres du Hubei et de sa capitale provinciale, Wuhan, d’où s’est répandu le coronavirus. Si l’autorité du régime n’est pas pour l’heure totalement entamée, l’image du pays n’en est pas moins durablement dégradée. D’autres régions du monde sont déjà atteintes : en proche périphérie de la Chine comme en Corée ou au Japon ou plus lointainement encore (Iran, Italie…) au point que certaines opinions sont en proie à une psychose faisant resurgir la crainte d’un « péril jaune » empreinte de racisme anti-asiatique. La fermeture des usines en Chine et l’impact de cette crise s’ajoutent à un climat d’incertitudes structurelles qui pointent chaque jour davantage la vulnérabilité d’un système économique international qui sonne peut-être aussi le glas de ses interdépendances.