Algérie-Mali : chronique d’une rupture annoncée

  • Akram Kharief

    Akram Kharief

    Journaliste et chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg, animateur du site Menadefense sur la sécurité en Afrique du Nord

L’annonce, le 25 janvier dernier, par la junte malienne, d’une sortie des Accords d’Alger, a été la dernière étape d’un long processus de désamour entre les pouvoirs algérien et malien. Les 3000 kilomètres qui séparent les capitales de ces deux pays cachent en réalité l’existence d’une quasi-fusion entre les populations qui vivent dans le Sud algérien et au Nord Mali. C’est de par cette proximité entre les peuples que l’Algérie et le Mali se sont impliqués dans les processus internes de l’un et l’autre pays. Le Mali nouvellement indépendant avait aidé le Front de libération nationale (FLN) à ouvrir un front à l’extrême et Sud, puis a joué le rôle de médiateur entre l’Algérie et le Maroc lors de la Guerre des Sables en 1963. Confronté à de nombreuses rébellions au Nord, le Mali a toujours su compter sur l’Algérie pour trouver des solutions politiques à ces crises, les Accords d’Alger n’en étant de fait qu’une énième itération. Le principe avancé par l’Algérie a toujours été celui de l’intangibilité des frontières de ses voisins…