28 janvier 2016
Le rôle des think tanks en débat à l’IRIS – Lancement mondial du classement 2015 du Global Go To Think Tanks
L’IRIS a participé au lancement mondial (concomitamment avec 100 organisations dans plus de 50 pays et 70 villes) du classement Global Go To Think Tanks 2015 de l’Université de Pennsylvanie, dirigé par le Professeur James McGann, en organisant la conférence « Think tanks : quelle contribution aux débats stratégiques ? », ce mercredi 27 janvier, autour de Pascal Cherki, Député de Paris, Manuel Lafont Rapnouil, Directeur du bureau de Paris de l’European Council on Foreign Relations et Pascal Boniface, directeur de l’IRIS. Les débats étaient animés par Bastien Alex, chercheur à l’IRIS.
Ce classement constitue le répertoire le plus complet sur les think tanks dans le monde, portant sur plus de 6 846 instituts et centres de recherche. Il est élaboré à partir des contributions de près de 4 750 experts, universitaires, décideurs politiques, représentants d’ONG, think tanks, journalistes, de toutes les nationalités.
Plusieurs thématiques ont été abordées lors de cette conférence de lancement.
Tout d’abord, le rôle premier des think tanks, de participation à la discussion publique et au débat stratégique par le biais d’un travail de recherche appliqué et multidisciplinaire. A été mis en avant l’importance d’une contribution collective à travers un dialogue entre think tanks, qui ne doivent pas se considérer concurrents mais complémentaires.
Ensuite, la diversité des think tanks, en termes de domaines d’expertise comme en termes de modèle économique, a été soulevée. L’impact des financements d’origine publique ou privée sur leurs productions et positionnements a fait l’objet d’un débat. Cela a en outre permis de pointer la nécessité, pour une partie des think tanks, d’organiser une diversification de leurs sources de revenus, diversification d’autant plus nécessaire qu’il existe un déficit de financement public. Ainsi, la diversification devient non seulement un outil de solidité financière mais également une garantie d’indépendance intellectuelle.
L’évolution de la place des think tanks dans la société a par ailleurs été rappelée. Alors qu’une méfiance en France à l’égard des think tanks a longtemps été observée, un changement s’est opéré avec la révolution culturelle des ministères et la volonté d’user davantage du soft power. Il y a aujourd’hui une reconnaissance du rôle des think tanks, mais cela intervient dans un contexte économique peu favorable à un soutien financier de la part des pouvoirs publics. Il a été préconisé de les internationaliser davantage.
Par ailleurs, la capacité des think tanks à créer du lien à différents niveaux a été mise en lumière : un lien au sein de la société civile à travers l’animation du débat stratégique et une œuvre de pédagogie ; un lien entre citoyens et décideurs lorsqu’il s’agit d’alerter les autorités sur certaines questions ; enfin, entre décideurs, grâce à l’organisation de rencontres formelles ou informelles, permettant une réflexion et des échanges de haut niveau. Leur rôle de conseil, essentiel, pour permettre aux acteurs publics et aux entreprises de disposer d’un éclairage original, de réflexions approfondies et du recul indispensable à la prise de décisions, a été rappelé. L’important étant que le think tank ne soit pas consensuel pour faire avancer le débat, et qu’il soit transparent sur sa ligne politique, s’il en adopte une, afin de ne pas être confondu avec des lobbies dont les pratiques sont plus opaques.
A travers les productions scientifiques de leurs experts et la participation de ces derniers à des évènements de portée mondiale, les thinks tanks sont en outre l’un des vecteurs de l’influence française sur la scène internationale. En ce sens, la France bénéficie d’un réseau qualitatif d’acteurs stratégiques à travers le monde mais qu’elle doit soutenir davantage afin que cela corresponde pleinement à ses ambitions internationales et au rôle qu’elle souhaite jouer.
Enfin, la multiplication et la multipolarisation des think tanks dans le monde ont été soulignées, ainsi que leur capacité à être des défricheurs d’idées et d’enjeux nouveaux. Se sont aussi posées les questions de la consolidation des think tanks par la voie législative, les atouts et limites du classement mondial des think tanks ou encore l’importance d’une diversification des think tanks pour la richesse du débat stratégique.
19 THINK TANKS FRANÇAIS CLASSÉS. DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS POUR L’IRIS
L’IRIS progresse ou maintient ses positions dans les catégories où il apparaissait l’année dernière :
> 44e dans la catégorie « Meilleur think tank en Europe de l’Ouest » (49e l’année dernière)
> 31e dans la catégorie «Meilleur think tank sur les questions de défense et de sécurité nationale » (31e l’année dernière)
> 26e dans la catégorie « Meilleur think tank sur les questions de politique étrangère et les enjeux internationaux » (26e l’année dernière)
> 43e dans la catégorie « Meilleure conférence » (52e l’année dernière)
Dans la catégorie Europe de l’Ouest, l’IRIS (44e place) est dans le peloton de tête des think tanks français, avec l’IFRI (3e), l’EUISS (38e) et le CERI (39e). On retrouve également dans ce classement Notre Europe (46e), le CEPII (47e), la Fondapol (49e), la FRS (76e), la Fondation Robert Schuman (97e), Génération libre (106e), l’Institut Choiseul (117e), l’IRSEM (118e) et l’Institut Molinari (119e).
L’IRIS (44e) progresse ainsi de 5 places dans la catégorie Europe de l’Ouest, par rapport à l’année dernière (49e).
Dans la catégorie « Défense et sécurité nationale », l’IRIS est le deuxième centre français (classé 31e), devant l’IFRI (32e) mais derrière l’EUISS (12e).
Dans la catégorie « Politique étrangère et affaires internationales », l’IRIS est 26e derrière l’IFRI (9e), et devant l’EUISS classé 72e.
Dans la catégorie « Meilleure conférence », on note une forte progression de l’IRIS qui se positionne désormais à la 43e place (52e l’année dernière). Quant à l’IFRI, il demeure à la 29e place comme en 2014. Ces deux centres sont les seuls représentants français dans cette catégorie.
L’IRIS apparaît ainsi dans 4 catégories différentes, ce qui est une très bonne performance puisque seuls 3 autres centres basés en France font mieux ou réalisent la même performance : l’IFRI est le centre français le plus présent (dans 15 catégories), l’EUISS (7) et le CEPII (4).
L’IRIS, association créée en 1991 reconnue d’utilité publique, est un think tank français travaillant sur les thématiques géopolitiques et stratégiques, le seul de dimension internationale à avoir été créé sur une initiative totalement privée, dans une démarche indépendante. L’institut couvre un spectre très large de questions géostratégiques, opérant pour le compte d’organismes publics (ministères, institutions européennes, Parlement, organisations internationales) et d’entreprises privées qui lui commandent études, notes et formations. Ses chercheurs participent à de multiples conférences en France et à travers le monde. Parallèlement, son activité médiatique, son dynamisme sur internet et sur les réseaux sociaux, ainsi que les nombreuses manifestations que l’IRIS organise, lui permettent de participer pleinement aux débats sur les questions internationales et stratégiques, tout en répondant aux besoins d’analyse et de décryptage du grand public.