CEMC: Climate change evaluation Methodology for military camps

  • François Gemenne

    François Gemenne

    Chercheur du FNRS à l’Université de Liège, enseignant à Sciences Po et à IRIS Sup’, co-directeur de l’Observatoire Climat et Défense à l’IRIS

  • Sofia Kabbej

    Sofia Kabbej

    Chercheuse associée à l’IRIS

  • Alexandre Taithe

    Alexandre Taithe

  • Julia Tasse

    Julia Tasse

    Directrice de recherche à l’IRIS, responsable du Programme Climat, énergie et sécurité

Les changements climatiques sont mentionnés depuis plusieurs années dans les documents stratégiques des forces armées, que ce soit ceux du ministère des Armées français comme de nombre de ministères de la Défense étrangers. Souvent, ces changements sont considérés comme une menace à la sécurité nationale et internationale ou un multiplicateur de risque/menace, notamment du fait de l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des évènements climatiques extrêmes et à évolution lente ainsi que leurs conséquences sur le paysage stratégique.

Au-delà des éléments de doctrines, quelques forces armées des pays les plus avancés ont commencé à intégrer les enjeux climatiques à leurs pratiques, à travers la création de comités stratégiques dédiés, par le biais d’efforts pour atteindre une résilience énergétique ou encore par l’adaptation de leurs opérations et équipements à un monde plus chaud. Ici, l’enjeu est de maintenir ou augmenter l’effet militaire, afin de permettre aux forces armées d’opérer dans des conditions dégradées par l’augmentation de la température moyenne globale, et par les divers impacts des changements climatiques. En outre, les infrastructures des armées ne sont pas exemptées et on observe qu’un nombre réduit de pays, au premier rang desquels les États-Unis, ont entrepris d’évaluer la vulnérabilité de leurs emprises aux changements climatiques.

La conduite de telles évaluations n’est que peu surprenante dans la mesure où de très nombreuses emprises militaires sont situées dans des zones qui sont et seront particulièrement affectées par les impacts des changements climatiques. Ces évaluations reposent sur des méthodologies souvent rendues publiques par les armées concernées (États-Unis et Royaume-Uni) et témoignent chacune de spécificités dans leur approche (cadre conceptuel, approche quantitative ou qualitative). Pourtant, force est de constater que cet exercice demeure une pratique exceptionnelle pour les ministères de la Défense, à rebours des nombreuses évaluations de la vulnérabilité climatique des infrastructures civiles ou encore de certains écosystèmes…